Glandeurs ou visionnaires ? La Génération Z refuse de se plier aux anciens modèles

Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), près de 60% des jeunes Français poursuivent des études supérieures, un chiffre en nette hausse par rapport aux générations précédentes. Cette évolution, loin d’être anodine, est le reflet d’un profond changement sociétal et d’une aspiration grandissante à l’ascension sociale.

Mais quels sont les enjeux et les défis que ces nouvelles générations doivent affronter ? Comment ces jeunes appréhendent  l’éducation, et le marché du travail ? Retour sur l’évolution des générations et des mentalités.

Génération Z, Millenials : les enfants de l’informatique

La génération Z et les Millennials se distinguent nettement de leurs prédécesseurs en termes de perception des études supérieures et du parcours professionnel. Ces jeunes, ayant grandement influencé la société contemporaine, ont une approche différente de la vie active, façonnée par une éducation centrée sur l’informatique et les nouvelles technologies.

Nés et élevés dans un monde technologiquement avancé, ils sont devenus experts en informatique et sont constamment à la recherche de l’innovation.

Une nouvelle vision du monde du travail et de l’éducation

La vision du monde du travail de ces générations modernes a également évolué. Les carrières de longue durée au sein d’une même entreprise ne leur sont plus attractives.

Ils ont plutôt tendance à vouloir diversifier leurs expériences et à changer de profession en fonction de leurs désirs et aspirations. Ils recherchent une qualité de vie et un sens à leur travail.

Ils valorisent les entreprises qui s’engagent en faveur de la protection de l’environnement et du développement durable. Les étudiants actuels ne pensent plus qu’ils doivent se conformer aux attentes de leurs futurs employeurs. Ils estiment plutôt que l’adaptation doit être le fruit d’un compromis.

• Recherche de diversité d’expériences
• Changement de profession en fonction des désirs et aspirations
• Recherche de qualité de vie et de sens au travail
• Valorisation des entreprises engagées pour l’environnement et le développement durable

Comprendre les différences générationnelles

La notion d’évolution des générations, met en lumière les modifications d’attitudes, de valeurs, de comportements et de caractéristiques observables entre elles. Précisons que la plupart des membres de cette génération sont les enfants de la Génération X ou des Baby-boomers plus jeunes.

L’évolution des mentalités et des valeurs des nouvelles générations, représentées principalement par les Générations Y (Millennials) et Z, reflète des transformations profondes dans la société contemporaine. Leur quête de sens et d’accomplissement les pousse à rechercher des métiers épanouissants, avec une forte exigence de flexibilité et d’équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Leur engagement social et politique est marqué, notamment sur des sujets tels que le climat, l’égalité des genres et la diversité.

Concernant le travail, ces générations ne le perçoivent plus comme une simple nécessité économique mais comme un moyen d’expression et d’impact.

Elles valorisent une culture d’entreprise humaine et authentique et attendent des entreprises qu’elles prennent position sur des enjeux sociétaux. Par ailleurs, ayant grandi avec les nouvelles technologies, elles développent une vision globale et connectée du monde, influençant ainsi leur rapport à l’information et aux interactions sociales.

En matière de valeurs sociales, la famille conserve une place importante, avec une revalorisation de son rôle dans la construction de l’individu. Enfin, la diversité et l’inclusion ne sont pas seulement des principes pour eux, mais des réalités quotidiennes qu’ils souhaitent voir pleinement intégrées dans les institutions et les organisations.

Le rôle de l’éducation dans la formation des jeunes générations

Face à ces nouvelles orientations, l’éducation a un rôle prépondérant à jouer pour façonner les jeunes générations. Les méthodes pédagogiques se renouvellent constamment pour s’adapter à l’ère numérique dans laquelle ces dernières évoluent. L’enseignement se doit désormais de mettre l’accent sur l’esprit critique et la capacité d’adaptation, indispensables à la compréhension d’un monde en perpétuel changement.

Dans ce contexte, il est impératif que les structures éducatives encouragent la créativité et l’innovation, des atouts essentiels pour faire face aux défis du 21ème siècle. L’éducation doit préparer les jeunes à être des citoyens responsables, en les sensibilisant à l’importance de la protection de l’environnement et du développement durable.

Les parcours éducatifs se diversifient pour répondre aux aspirations variées des jeunes générations. Les filières traditionnelles cèdent progressivement la place à des cursus plus flexibles, orientés vers l’entrepreneuriat, le numérique ou encore l’économie verte. Ces nouvelles voies favorisent l’épanouissement personnel et permettent aux jeunes de trouver leur place dans la société.

La génération Z ne veut plus travailler ?

L’affirmation selon laquelle “la génération Z ne veut plus travailler” est une simplification excessive qui ne reflète pas la réalité complexe de leur rapport au travail. En réalité, cette génération ne rejette pas le travail mais en attend une nouvelle approche, plus en phase avec ses valeurs et aspirations.

Contrairement aux idées reçues, 85% des jeunes considèrent la réussite professionnelle comme essentielle. Ils recherchent un équilibre entre vie professionnelle et personnelle, une ambiance de travail positive et un réel intérêt pour leurs missions. Toutefois, leur engagement est souvent conditionné par des attentes élevées et une moindre tolérance aux environnements de travail jugés toxiques ou inadaptés.

Malgré cette ambition, une forte insatisfaction est observée : 87% des moins de 27 ans ont déjà changé d’emploi ou envisagent de le faire, et seulement 18% se déclarent très satisfaits de leur carrière. Parmi les principales causes de cette insatisfaction figurent la rémunération insuffisante (38%), le stress au travail (28%) et le manque de stimulation (26%). Cette instabilité professionnelle est souvent perçue par les employeurs comme un manque d’engagement, bien que les jeunes y voient plutôt une quête d’amélioration et de sens.

Face à ces nouvelles exigences, les entreprises doivent s’adapter en proposant plus de flexibilité, en alignant leurs valeurs avec celles de la génération Z et en repensant leurs stratégies de gestion des talents. En conclusion, cette génération ne refuse pas le travail, mais elle refuse de se plier aux anciens modèles qui ne correspondent plus à ses attentes.

Générations X, Y et Z : quelles différences au travail ?

Julien (Clermont-Ferrand) : « L’école ne donne pas les compétences nécessaires pour survivre dans un monde numérique »

Mon expérience personnelle en tant qu’étudiant à Clermont-Ferrand reflète les résultats de l’étude menée par Dell Technologies. Étant moi-même né dans la génération Z (1997-2012), j’ai souvent ressenti que mon parcours éducatif ne m’offrait pas les outils nécessaires pour appréhender notre monde de plus en plus numérique.

Comme le souligne l’étude, qui a interrogé plus de 15 000 personnes âgées de 18 à 26 ans dans 15 pays différents, je considère le rôle de la technologie comme central pour affronter les défis actuels et futurs. Pourtant, tout comme seulement un tiers des personnes interrogées, je ne suis pas convaincu que les investissements actuels de notre gouvernement mèneront à une économie numérique prospère.

Mon expérience dans le système éducatif me fait écho à l’observation de l’étude sur le déficit en matière d’éducation et de compétences. J’ai le sentiment que l’école ne m’a enseigné que des compétences informatiques très basiques. Encore plus préoccupant, comme 37% des répondants, je considère que mon éducation ne m’a pas permis d’acquérir les compétences technologiques nécessaires pour ma future carrière.