Bac Pro 2025 : ce qu’on ne vous dit pas sur la réforme du parcours Y

parcours y bac pro

Chaque année, près de 200 000 élèves choisissent la voie professionnelle pour leur baccalauréat. Pourtant, peu connaissent réellement le parcours en Y proposé en Terminale pro, une option qui pourrait bien changer la donne pour beaucoup d’entre eux. Pourquoi cette voie, encore méconnue, suscite-t-elle autant d’intérêt chez les élèves et les enseignants ?

Le Parcours en Y : un équilibre difficile

Le dispositif du parcours en « Y » propose un soutien au parcours depuis la classe de seconde, mais son organisation reste complexe. L’accompagnement à l’orientation et la construction du projet de l’élève sont essentiels tout au long de l’année de terminale professionnelle.

Le parcours différencié autre nom du parcours en Y, commence en début d’année scolaire et se termine à l’issue du dernier conseil de classe précédant le parcours. Son intégration après les épreuves d’examen, sans impact sur la certification du Bac, soulève des questions sur sa pertinence et son efficacité.

Les objectifs du parcours différencié peuvent englober des temps d’immersion en entreprise ou dans le supérieur pour ceux qui se préparent à la poursuite d’études, et une préparation à l’insertion professionnelle pendant et après la période de formation en milieu professionnel (PFMP). Des ressources pédagogiques et textes réglementaires sont disponibles pour soutenir les élèves, mais le plan national de formation prévu pour mai 2024 devra clarifier les mesures de la réforme.

le parcours en « Y » n’entre pas dans les critères de certification du Bac

L’absentéisme est un problème majeur, tant en établissement qu’en entreprise, notamment parce que le parcours en « Y » n’entre pas dans les critères de certification du Bac.

A lire aussi :  Réussir le bac de Français en travaillant moins ? nos conseils

Cette absence d’impact sur l’obtention du diplôme contribue à un suivi de l’assiduité perçu comme hypocrite. La note de service du 4 mars 2024 stipule que le suivi est obligatoire, mais son absence n’affecte pas le diplôme, ce qui alimente les critiques.

Le SNALC déplore que ce parcours soit perçu comme un affichage hypocrite d’amélioration, entraînant davantage de désorganisation dans l’exercice du métier. Sans réforme adéquate, le « parcours en Y » pourrait compromettre l’efficacité de la fin de l’année scolaire.

Les thèmes connexes tels que l’accompagnement personnalisé, l’apprentissage, et le mentorat sont cruciaux, mais nécessitent une mise en œuvre plus cohérente et structurée pour garantir le succès des élèves.

Examens avancés et autonomie des établissements contestée

Les épreuves écrites du baccalauréat pour les élèves de Terminale Bac pro se sont tenues du 12 au 23 mai 2025, une date avancée qui a suscité des critiques.

La CGT Éduc’action s’oppose fermement à cet aménagement, soulignant une réduction des heures d’enseignement et une précipitation des contrôles en cours de formation (CCF). Ce changement pourrait entraîner une rupture d’égalité entre les élèves, en raison de la diversité des situations dans les établissements. La CGT Éduc’action appelle ainsi à un retour aux examens fin juin et à l’abrogation des réformes en cours pour garantir de meilleures chances de réussite.

Les critiques s’étendent également à l’autonomie laissée aux établissements pour la mise en place du parcours en « Y ».

Cette autonomie a créé des difficultés organisationnelles pour les enseignants, rendant la situation tendue et stressante pour tous. En conséquence, la CGT Éduc’action exige une restitution des heures d’enseignement disciplinaire, soulignant les dangers d’une gestion précipitée et mal définie des programmes scolaires.

A lire aussi :  Choix des spécialités au Lycée : Les Mathématiques ne sont pas l'unique voie royale

Quels sont les enjeux de l’accompagnement personnalisé dans le parcours en Y ?

Le parcours en « Y » dans la filière Bac professionnel soulève des questions sur l’importance de l’accompagnement personnalisé. Ce dernier est fondamental pour aider les élèves à envisager les choix complexes qui s’offrent à eux. Un accompagnement personnalisé bien structuré peut influencer positivement la motivation des élèves et leur réussite scolaire. Il permet de répondre aux besoins spécifiques de chaque étudiant, qu’il s’agisse de soutien académique ou d’orientation professionnelle.

Cet accompagnement doit être renforcé par des outils pédagogiques adaptés. Les enseignants jouent un rôle central dans ce processus, mais ils ont besoin de ressources adéquates pour être efficaces. Des formations continues pour les enseignants pourraient améliorer leur capacité à fournir un soutien personnalisé. Cela inclut la compréhension des différents parcours professionnels et la capacité à guider les élèves dans leurs choix post-bac.

Le rôle des entreprises et des institutions d’enseignement supérieur est également déterminant. Une collaboration étroite entre les établissements scolaires et ces partenaires peut offrir des opportunités d’immersion et de mentorat. Les stages en entreprise et les visites d’universités sont essentiels pour donner aux élèves une perspective concrète sur leurs futures carrières. Ces expériences pratiques complètent l’accompagnement scolaire et aident les élèves à faire des choix éclairés pour leur avenir professionnel.

Le Parcours en Y : une orientation sur mesure pour les terminales professionnelles

Le Parcours en Y offre aux élèves de Terminale professionnelle une orientation différenciée selon leur projet post-bac. Dès le premier trimestre, les élèves peuvent choisir entre un module axé sur l’insertion professionnelle ou un autre orienté vers la poursuite d’études. Cette approche permet aux élèves de confirmer ou même de faire évoluer leur choix en fonction de leurs aspirations et des opportunités qu’ils souhaitent saisir après le bac.

A lire aussi :  Bac 2025 : l’IA s'invite dans la correction des copies, faut-il s’en méfier ?

Pour ceux qui envisagent de poursuivre leurs études en apprentissage, le dispositif propose un accompagnement spécifique. Il s’agit d’un double accompagnement vers la formation et la recherche d’un employeur, garantissant ainsi une transition plus fluide entre l’école et le monde professionnel. Ce volet est essentiel pour les élèves qui souhaitent combiner études et expérience professionnelle.

L’organisation du Parcours en Y a été renforcée par l’arrêté du 22 janvier 2024, qui modifie celui du 21 novembre 2018. Cette modification vise à améliorer les enseignements dans les formations sous statut scolaire préparant au baccalauréat professionnel. Grâce à ces ajustements, le dispositif est mieux structuré pour répondre aux besoins différents des élèves, tout en s’adaptant aux exigences actuelles du marché du travail et de l’enseignement supérieur.

Chloé (Limoges) « Mon expérience avec le parcours Y en lycée professionnel »

Je me souviens de mon passage en lycée professionnel à Limoges, où j’ai suivi le parcours Y. Nous étions organisés en petits groupes d’environ 12 élèves, ce qui permettait une attention plus personnalisée. La présence de deux professeurs, l’un pour l’enseignement professionnel et l’autre pour le général, pouvait parfois créer des doubles consignes qui nous perdaient. Les enseignants étaient souvent préoccupés par la charge de travail, et je partageais leur inquiétude. L’emploi du temps était souvent surchargé, et il n’était pas rare que nous passions plus de 35 heures par semaine en cours et ateliers.

Les stages représentaient un autre challenge. Dans notre filière, nous étions limités aux entreprises correspondant à notre spécialité, ce qui était frustrant pour ceux d’entre nous qui souhaitaient explorer d’autres secteurs avant de s’engager dans un BTS. J’ai vu plusieurs de mes camarades se heurter à ce problème, notamment ceux qui espéraient découvrir des métiers différents. La question de la gratification des stages compliquait les choses. Les entreprises étaient tenues de rémunérer les stages d’insertion professionnelle si nous retournions dans la même entreprise que l’année précédente, ce qui n’était pas toujours bien accueilli par les employeurs. Cette situation créait des tensions et des incertitudes pour nous, les élèves, qui devions trouver un équilibre entre nos études et nos aspirations professionnelles.

Fabrice DURAND

Fabrice DURAND

Entrepreneur et passionné par l'orientation professionnelle, j'ai créé terminales.fr pour vous accompagner dans le choix de vos études supérieures. Je suis également responsable du groupe Facebook Orientation scolaire, et de nombreux sites consacrés aux métiers.

2 réflexions au sujet de “Bac Pro 2025 : ce qu’on ne vous dit pas sur la réforme du parcours Y”

  1. Le parcours en Y c’est bien sûr la plupart des épreuves mi-mai mais il ne faut pas oublier les 2 épreuves de fin juin, l’écrit de PSE et l’oral de projet. Après 6 semaines où les élèves n’ont pas eu de PSE hormis du bachotage juste avant l’épreuve, avec un sujet bien plus court que les années précédentes, les résultats ne sont pas ceux attendus !
    Le parcours Y certes serait intéressant pour la poursuite d’étude, cependant les élèves sont très absentéistes, sont encore moins motivés que durant l’année, et ne sont pas nécessairement ceux qui veulent poursuivre des études ! En effet, les élèves sans stage qui souhaitent arrêter les études et entrer dans le monde du travail doivent revenir au lycée s’ils n’ont pas de stage. Donc on se retrouve avec des élèves qui n’ont aucunement envie d’être au lycée, pas intéressés par le contenu et qui souhaitent plutôt s’amuser qu’autre chose. Vous me direz de faire des révisions de la PSE pour l’épreuve de fin juin mais non impossible car les élèves en stage seraient lésés par rapport à ceux présents.
    En outre, certains n’ont pas eu leur bac car ils ne se sont pas présentés à l’épreuve de PSE alors qu’ils avaient des notes leur permettant de réussir.
    Au final, on a 6 semaines de cours en moins pour rien.

    Répondre
  2. Le parcours en Y est une vaste fumisterie. L’année se termine fin mai avec la plupart des épreuves passées. Il n’est absolument pas prévu d’heures dans les emplois du temps des élèves et des enseignants pour les prendre en petit groupes avec 2 professeurs ni d’ailleurs de rémunération pour les enseignants.
    Cette année j ai proposé aux élèves de choisir 2 modules parmi les 5 que j avais préparés (modules d’anglais de préparation aux études supérieures ou de remédiation aux lacunes) à raison de 12 heures réparties sur le mois de juin soit 3 heures de plus que l’horaire normal tout au long de l’année. Au bout d’une semaine j’avais 85% d’absentéisme.
    Quant aux élèves qui avaient choisi le stage car ils ne souhaitaient pas continuer leurs études. Ils n’ont pas été rémunérés et ils ont pris la place des 2ndes et des premières qui ont un stage obligatoire à cette période et qui ont souvent du mal à trouver une entreprise.
    Moralité une année terminée le 28 mai, des programmes inachevés, des élèves démotivés pour les dernières épreuves en juin, une charge de travail supplémentaire énorme et complètement inutile pour les enseignants. C’était mon premier parcours en Y et j’espère que ce sera le dernier!

    Répondre

Laisser un commentaire