Plusieurs cas de suppression d’informations dans les dossiers Parcoursup ont été signalés, soulevant des questions sur la transparence du processus. Ces incidents, bien que rares, ont suscité une vive inquiétude parmi les élèves et leurs familles, qui s’interrogent sur l’intégrité des recommandations fournies par les enseignants.
Les enseignants, souvent sous pression pour aider leurs élèves à intégrer les meilleures formations, se retrouvent au cœur de cette polémique. Certains d’entre eux admettent avoir omis des informations jugées potentiellement défavorables, dans le but de optimiser les chances de leurs élèves. Cette pratique, bien qu’isolée, remet en question l’équité du système d’admission post-bac.
Dans cet article, nous vous expliquons les enjeux de cette situation, les réactions des différents acteurs concernés et les mesures envisagées pour garantir une plus grande transparence dans le processus Parcoursup.
Comment fonctionne la sélection sur Parcoursup ?
À partir du 2 juin 2025, les 900 000 inscrits sur Parcoursup commenceront à recevoir les premières réponses à leurs vœux. Le système de classement des candidats repose sur leurs notes et les appréciations fournies par les enseignants, examinées par des commissions dédiées.
Ces commissions ne se basent pas sur un algorithme, mais sur des critères transparents publiés sur la plateforme. Les enseignants jouent un rôle capital dans l’évaluation des dossiers, ce qui permet de maintenir une certaine méritocratie par rapport aux anciennes méthodes d’inscription par tirage au sort ou ordre d’arrivée.
Les enseignants modifient parfois les appréciations des bulletins en supprimant des éléments jugés pénalisants. Ils admettent édulcorer les remarques sur le comportement pour se concentrer uniquement sur les aspects académiques. Cette pratique a pris de l’ampleur avec la mise en concurrence accrue des dossiers depuis l’introduction de Parcoursup.
Cette tendance s’explique par le désir des enseignants de protéger l’avenir scolaire de leurs élèves. Les commissions d’examen des formations analysent ces bulletins modifiés lors de leur processus de sélection. Les enseignants cherchent ainsi à donner à leurs élèves les meilleures chances possibles dans un système de plus en plus compétitif.
Les pratiques des enseignants concernant les appréciations sur Parcoursup diffèrent parfois de celles des bulletins scolaires.
- Par exemple, Mehdi Ben Nasr, professeur de SVT, indique qu’il est possible de modifier les appréciations pour Parcoursup, en omettant certaines remarques négatives, comme l’utilisation fréquente du téléphone par un élève.
- De même, Nicolas Stenfeld, professeur de SES, souligne l’importance de se concentrer sur les aspects académiques en retirant les remarques sur le comportement.
Les formations universitaires visent à remplir leurs capacités d’accueil sans modification depuis l’introduction de Parcoursup. La plateforme ne collecte pas d’informations sur les absences, mais uniquement sur les notes, les appréciations des enseignants, et le positionnement de l’élève dans son groupe. Ce système garantit une plus grande transparence et équité dans le processus d’admission.
Quelles sont les pratiques des enseignants ?
Les enseignants jouent un rôle clé dans le processus d’évaluation sur Parcoursup.
- Baptiste Benoit, professeur agrégé d’histoire-géographie, explique que les dossiers des candidats sont divisés en données quantitatives et qualitatives, ces dernières étant examinées par les professeurs.
- Emmanuel Caquet, professeur de lettres classiques, souligne la difficulté d’évaluer correctement les dossiers, surtout avec la tendance à euphémiser les comportements dans les bulletins.
Les enseignants peuvent ajuster les appréciations pour encourager les élèves, comme le fait remarquer Nicolas Stenfeld, en retirant les remarques sur le comportement pour se concentrer sur les performances académiques. Cette pratique vise à présenter les élèves sous un jour plus favorable pour les commissions d’examen. Les enseignants doivent donc jongler entre objectivité et encouragement, tout en respectant les critères de sélection publiés.
En complément, notons que :
- Les enseignants peuvent adapter les lettres de motivation pour mettre en avant les points forts des élèves.
- Les activités parascolaires des élèves sont également prises en compte dans l’évaluation des dossiers.
- Les enseignants peuvent fournir des conseils personnalisés aux élèves pour améliorer leurs candidatures.
Les enseignants influencent-ils la perception des dossiers Parcoursup ?
Le rôle des enseignants dans le processus d’évaluation des dossiers Parcoursup soulève des questions sur la manière dont ils peuvent influencer la perception des candidats. Les appréciations fournies par les enseignants ne se limitent pas à un simple relevé des performances académiques. Elles peuvent aussi inclure des éléments subjectifs qui, bien que souvent bien intentionnés, peuvent altérer la perception globale d’un dossier. Par exemple, un enseignant pourrait choisir de souligner les progrès d’un élève en mathématiques plutôt que ses difficultés en histoire, influençant ainsi la vision des commissions d’admission.
Précisons que certains enseignants, comme Mehdi Ben Nasr et Nicolas Stenfeld, admettent ajuster leurs appréciations pour se concentrer sur les aspects académiques positifs, omettant parfois les remarques sur le comportement. Cette pratique, bien que compréhensible dans un souci d’encouragement, soulève la question de l’objectivité des évaluations. En se focalisant uniquement sur les performances académiques, les enseignants peuvent modifier subtilement l‘image d’un élève, influençant ainsi les décisions des commissions d’examen.
Un autre aspect à considérer est l’impact des activités parascolaires sur l’évaluation des dossiers. Les enseignants peuvent valoriser ces activités dans leurs appréciations, ce qui peut renforcer le profil d’un candidat. Les activités telles que le bénévolat, le sport ou la participation à des clubs scolaires sont souvent perçues positivement et peuvent compenser des lacunes académiques. Cela pose la question de l’équilibre entre les performances académiques et les compétences non académiques dans le processus d’admission.
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