À une époque où la mobilité internationale des talents est devenue la norme, de nombreux chercheurs européens ont choisi de poursuivre leur carrière aux États-Unis, attirés par des opportunités de financement et un environnement de recherche dynamique.
Mais avec le retour de Donald Trump un vent de changement souffle sur le vieux continent, offrant des raisons convaincantes pour ces esprits brillants de revenir en Europe.
Alors que l’Europe investit massivement dans la recherche et l’innovation, elle se positionne comme un acteur incontournable sur la scène scientifique mondiale. Avec des initiatives prometteuses et un engagement renouvelé envers la science, l’Europe pourrait-elle devenir le nouvel eldorado pour les chercheurs expatriés ?
Comment la France tente d’attirer des chercheurs étrangers ?
Emmanuel Macron a annoncé un investissement de 100 millions d’euros via le programme « France 2030 » pour attirer des chercheurs étrangers, notamment américains. Ce programme s’inscrit dans le cadre du sommet « Choose Europe for Science » organisé à la Sorbonne. L’objectif est de positionner la France comme une destination de choix pour les talents scientifiques, en réponse aux inquiétudes concernant les libertés académiques aux États-Unis. La concurrence est rude avec d’autres pays européens, comme la Suède et la Norvège, qui ont également mis en place des subventions pour attirer des chercheurs internationaux.
En Suède, une subvention de 2 millions de couronnes (environ 180 000 euros) a été instaurée pour le recrutement de chercheurs internationaux. De son côté, la Norvège a lancé un programme de 100 millions de couronnes (environ 9,6 millions de dollars) pour attirer les scientifiques américains. Ces initiatives montrent que la France doit rivaliser avec d’autres pays pour attirer les meilleurs talents. Le CNRS a également lancé une campagne pour attirer les chercheurs étrangers, s’appuyant sur le succès du programme « Make Our Planet Great Again » qui a permis à une quarantaine de chercheurs de s’installer en France.
Pour renforcer son attractivité, la France mise sur plusieurs leviers :
- Offrir des financements compétitifs par rapport à d’autres pays européens.
- Créer des environnements de recherche stimulants et innovants.
- Faciliter les démarches administratives pour les chercheurs étrangers.
Malgré les problèmes financiers, l’ambition de Macron est de faire de la France une destination privilégiée pour les talents scientifiques, en s’appuyant sur des initiatives stratégiques et des financements ciblés.
Quel est l’impact des baisses budgétaires sur la recherche en France ?
La France fait face à une baisse significative des crédits pour l’enseignement supérieur et la recherche, avec une réduction de 1,5 milliard d’euros après ajustement pour l’inflation. Des crédits de 1,6 milliard d’euros ont été annulés pour les années 2024 et 2025. Ces réductions budgétaires coïncident avec des enjeux croissants pour les institutions académiques, comme l’université d’Aix-Marseille, qui a reçu 298 candidatures, dont 242 éligibles, sans pouvoir garantir les ressources nécessaires pour les accueillir. En parallèle, la Fondation ARC contre le cancer a débloqué 3,5 millions d’euros pour attirer des chercheurs, soulignant la nécessité de financements alternatifs pour soutenir la recherche.
À Toulouse, les demandes dans les domaines des humanités, de la santé, du spatial et du climat varient entre 6 et 8 par semaine, illustrant un intérêt constant pour ces secteurs malgré les contraintes budgétaires. Le CNRS, avec environ 25% de chercheurs précaires, reflète la précarité croissante dans le secteur de la recherche. Les annonces d’investissements, comme le programme « France 2030 » avec un apport de 100 millions d’euros, visent à attirer des chercheurs étrangers, mais soulèvent des questions sur la capacité réelle de la France à soutenir ces ambitions. Le site du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation offre des informations complémentaires sur les initiatives en cours.
Emmanuelle Perez-Tisserant, historienne à l’université Toulouse Jean Jaurès, critique le paradoxe entre les annonces d’investissements et la réalité du terrain, où des départements se retrouvent en chômage technique. Elle souligne que les abonnements à des revues ne sont pas assurés et qu’il manque de professeurs pour les étudiants. Cette situation met en lumière les enjeux auxquels sont confrontées les institutions académiques françaises, malgré les efforts pour attirer des chercheurs étrangers et contrer la fuite des cerveaux.
Quelles sont les perspectives pour les chercheurs en France ?
La France se trouve à un carrefour entre des réductions budgétaires et des initiatives ambitieuses pour attirer des chercheurs étrangers. Le sommet « Choose Europe for Science » à la Sorbonne a mis en lumière les efforts du gouvernement pour contrer la fuite des cerveaux. Des voix critiques, comme celle d’Emmanuelle Perez-Tisserant, soulignent les difficultés rencontrées par les institutions académiques françaises. Le tableau ci-dessous résume les initiatives et montants annoncés pour attirer des chercheurs étrangers :
Initiative |
Montant |
Objectif |
---|---|---|
📚 France 2030 |
100 millions d’euros |
Attirer des chercheurs étrangers |
📚 Fondation ARC |
3,5 millions d’euros |
Accueillir des chercheurs |
📚 Suède |
2 millions de couronnes |
Recrutement de chercheurs internationaux |
📚 Norvège |
100 millions de couronnes |
Attirer les scientifiques américains |
Malgré ces efforts, la précarité des chercheurs au CNRS et les difficultés budgétaires des universités soulignent la nécessité d’une stratégie cohérente et durable pour soutenir la recherche en France. L’ambition de faire de la France une destination privilégiée pour les talents scientifiques dépendra de la capacité à surmonter ces problèmes et à offrir un environnement de recherche attractif et stable.
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