Alors que la fin des inscriptions sur Parcoursup approche, l’IUT de Bayonne, qui célèbre cette année son cinquantième anniversaire, se prépare à examiner les dossiers des futurs étudiants. Avec près de 1 000 étudiants répartis dans quatre départements, l’établissement mise sur une sélection rigoureuse mêlant algorithme et évaluation humaine.
Franck Luthon, le directeur de l’IUT de Bayonne était invité jeudi 27 février de Radio France et il a livré des points très intéressant sur l’admission des élèves et des dossiers Parcoursup.
Retour sur une interview très intéressante.
Une sélection qui ne repose pas uniquement sur Parcoursup
Contrairement à une idée reçue, l’admission à l’IUT de Bayonne ne dépend pas exclusivement de l’algorithme de Parcoursup. Si la plateforme attribue un premier classement en fonction des notes de première et terminale, l’analyse des candidatures est ensuite affinée par les équipes pédagogiques.
- Les résultats scolaires : Une moyenne est définie selon les matières clés pour chaque filière, notamment en mathématiques et en physique pour le Génie industriel et maintenance.
- Le comportement et l’assiduité : Un étudiant accumulant des absences peut voir ses chances réduites.
- Le projet professionnel : La motivation et la cohérence du projet de l’étudiant sont scrutées avec attention.
- L’évaluation des professeurs : L’avis du chef d’établissement et des enseignants joue un rôle dans la prise de décision.
Un classement évolutif en fonction des résultats
Les étudiants ne disposant pas encore de leurs résultats au baccalauréat, les classements peuvent être ajustés après publication des notes. Un candidat obtenant un excellent résultat au bac pourrait ainsi être réévalué lors d’une phase complémentaire.
Situation |
Probabilité d’admission |
|---|---|
Moyenne générale inférieure à 8 |
Très faible |
Moyenne générale entre 8 et 16 |
Analyse approfondie du dossier |
Moyenne générale supérieure à 16 |
Admission quasi certaine |
Un travail d’équipe pour garantir une sélection équitable
Les enseignants de l’IUT se réunissent afin de calibrer leurs critères et assurer une cohérence dans l’évaluation des dossiers. Chacun examine entre 50 et 100 candidatures, portant une attention particulière aux projets et à la motivation des étudiants.
Avec une approche mêlant exigence académique et évaluation humaine, l’IUT de Bayonne poursuit son engagement en faveur d’une sélection juste et adaptée aux attentes de chaque formation.
L’avis de notre experte sur le sujet
Ce matin-là, en visioconférence, Stéphanie P apparaît à l’écran, installé dans son bureau encombré de dossiers ouverts et de post-it collés un peu partout. Expert en orientation, il répond à mes questions tout en consultant ses notes. Il semble débordé, mais son enthousiasme est intact.
Stéphanie, on entend souvent dire que Parcoursup décide seul de l’admission des étudiants. Qu’en pensez-vous ?
“C’est une vision simpliste du processus. Parcoursup établit un premier classement, mais les IUT ont la main pour affiner la sélection. Ils examinent d’autres éléments comme l’assiduité, le comportement et la motivation des candidats. Toutefois, tous les IUT ne suivent pas exactement la même logique. Certains privilégient davantage les notes, d’autres accordent plus d’importance aux appréciations des enseignants ou aux activités extrascolaires. Il y a donc une diversité dans les pratiques de sélection.”
Quels sont les éléments pris en compte au-delà des notes ?
“Les résultats scolaires restent centraux, surtout dans les matières clés liées à la formation. Mais il ne faut pas négliger l’assiduité et le comportement. Un candidat brillant mais absentéiste aura moins de chances qu’un étudiant plus moyen mais sérieux et motivé. Certains IUT analysent aussi les engagements extrascolaires, les stages ou les projets personnels. C’est là où il pourrait y avoir une réflexion sur une meilleure manière de valoriser ces aspects, sans alourdir le processus.”
L’IUT peut-il revoir sa décision après la publication des résultats du bac ?
“Oui, si un étudiant décroche d’excellentes notes au bac alors que son dossier initial était moyen, il peut être réévalué en phase complémentaire. Mais attention, cela reste limité. La plupart des décisions sont prises avant les résultats du bac, car les établissements doivent gérer un grand volume de candidatures. C’est pourquoi un bon dossier en amont reste essentiel. Une idée pourrait être de mieux informer les étudiants sur l’importance de chaque élément pris en compte, car beaucoup pensent que seules les notes comptent.”
Pouvez-vous commenter les seuils d’admission habituellement observés ?
“Un étudiant avec une moyenne inférieure à 8 a très peu de chances d’être admis. Entre 8 et 16, tout dépend du dossier, et au-dessus de 16, l’admission est quasi garantie. Ce modèle permet d’assurer une sélection équitable, mais il a ses limites. Par exemple, certains étudiants très motivés mais ayant connu un passage difficile en terminale risquent d’être pénalisés. Peut-être faudrait-il imaginer des passerelles ou des dispositifs d’accompagnement pour ces profils, plutôt que de les exclure d’office.”
Comment se déroule l’évaluation des dossiers ?
“Les enseignants se réunissent pour harmoniser leurs critères et examiner chaque dossier en détail. Chacun analyse entre 50 et 100 candidatures, ce qui représente une charge de travail conséquente. Il faut donc aller à l’essentiel. C’est pourquoi une pré-sélection automatisée, même partielle, pourrait aider à mieux trier les dossiers avant l’analyse humaine. Cela permettrait de dégager plus de temps pour les cas où la motivation et le projet professionnel font la différence.”
En conclusion, quelle est votre analyse de cette approche de sélection ?
“Elle est globalement juste et efficace, mais elle pourrait être améliorée. L’équilibre entre exigences académiques et évaluation humaine est essentiel. Cependant, il y a un défi : comment identifier des étudiants qui ont du potentiel mais qui ne correspondent pas forcément aux critères habituels ? Peut-être faudrait-il réfléchir à des alternatives, comme un espace plus structuré dans Parcoursup pour valoriser les compétences transversales et les expériences significatives, sans pour autant alourdir le travail des enseignants.”
“Un étudiant avec une moyenne inférieure à 8 a très peu de chances d’être admis. Entre 8 et 16, tout dépend du dossier, et au-dessus de 16, l’admission est quasi garantie”..
Sérieusement si c pour afficher des banalités pareils autant éviter de faire un article. Avant c’était déjà compliqué de trouver sa voie et d’être accepté mais maintenant avec ce parcoursup on peut être sur d’une chose il a été pensé par des bureaucrates n’ayant aucune connaissance de la réalité et sans aucune considérations pour les ressources très souvent faible des familles et étudiants. Parcoursup ou comment ton gosse se retrouve a l’autre bout de la France pour un BTS qu’il aurait pu faire dans le département où il réside. On mets une pression folle a nos gosses des leur 15ans, on les oriente pat la force des choses pour la plupart car à cet âge très peu d’entres eux ont une vision claire de leur avenir… Une honte!
Je vous rejoins entièrement sur la pression qui est mise sur les jeunes ainsi que sur la délocalisation des études. Pour le reste, nous ne faisons que rapporter les propos d’un directeur d’IUT. Nous avons pensé qu’ils n’étaient certes pas surprenant, mais qu’ils pouvaient aider à comprendre le mécanisme de sélection.
Le problème aujourd’hui c’est que les parents mettent la pression aux enseignants de Lycée pour que leurs enfants aient de bonnes notes afin d’être recrutés n’importe où. Pour ne pas avoir à subir de pression les enseignants de Lycée se plient et mettent des bonnes notes. A la fin la sélection n’a plus de sens et l’algorithme de parcoursup ne sert plus à rien. Ainsi, soit on organise à l’échelle nationale un concours d’entrée pour les formations universitaires qui remplacerait le bac, soit on interdit aux parents de mettre la pression aux enseignants de Lycée et on redresse le niveau pédagogique comme avant en mettant de mauvaises notes quand il se doit. La conséquence aujourd’hui est que le niveau des étudiants en première année universitaire est pitoyable alors que leur moyenne en terminale est souvent exagérément très haute.
Totalement d’accord avec vous sur le fait que la plupart des enseignants ont modifié leur façon de noter en raison de l’algorithme lié à Parcoursup, c’est une évidence, mais c’est malheureusement un fait. Mais devoir gérer cette pression est loin d’être évident…
Tellement d’accord 😔 !! Cela décourage plus que ça n’encourage. Certains voient les propositions pour lesquelles ils se sont motivées leur passer sous le nez. Et trop de pression, un travail de toutes ces années qui au final les reconduits dans des voies obsolètes. Et une attente lourde de conséquences. Les politiques et institutions n’ont pas de compétences à une juste reflexion qui apporterait tant à nos enfants ..