Près de 30% des élèves de terminale se déclarent réfractaires aux mathématiques. Un chiffre qui soulève une question fondamentale : quel baccalauréat et cursus choisir lorsque cette matière nous rebute ?
Devant le nombre de filières proposées, il peut sembler complexe de s’y retrouver. Pourtant, certaines filières se distinguent clairement pour leur faible contenu mathématique. Entre les bacs technologiques, professionnels ou encore les filières générales littéraires, les alternatives ne manquent pas.
Analyse d’une problématique qui touche de nombreux lycéens.
Le choix des spécialités au lycée
Le choix des spécialités au lycée, une question capitale abordée par les journalistes Thibaut Cojean et Manon Pellieux, peut conditionner l’orientation future des lycéens. Parmi les treize matières proposées, les lycéens doivent en sélectionner trois en première, puis deux en terminale. Or, ce panel de disciplines n’est pas toujours proposé dans son intégralité dans tous les établissements.
Les données de cette année révèlent une tendance marquée des candidats à se diriger vers des secteurs prédéfinis par leurs spécialités. Si aucune spécialité spécifique n’est requise pour s’inscrire en licence, certaines filières peuvent tout de même donner des recommandations.
Par exemple, les licences à caractère scientifique préconisent généralement de suivre les spécialités maths et physique-chimie. Ces conseils ont pour vocation de maximiser les chances de réussite des étudiants.
Spécialités |
Recommandations pour les licences |
---|---|
🎓 Maths |
Préconisée pour les licences à caractère scientifique |
💧 Physique-Chimie |
Préconisée pour les licences à caractère scientifique |
📚 Littérature |
Recommandée pour les licences en lettres et sciences humaines |
📷 Communication et Journalisme |
Propice pour les licences en communication et journalisme |
Les conseils pour faire le bon choix
Selon Laurent Prost, ancien élève de l’École Normale Supérieure Paris-Saclay ayant obtenu un Master en Mathématiques appliquées, il faut miser sur vos atouts plutôt que de fuir vos points faibles lors de la sélection de votre baccalauréat. Prévoyez aussi à long terme et pensez aux débouchés professionnels possibles suivant le choix de votre bac.
Bruno Piettre, de son côté, insiste sur le fait que tous les parcours scolaires ne sont pas dominés par les maths. Il existe 13 bacs généraux, 93 bacs professionnels et 8 filières de bacs technologiques.
Mathieu Prevot, diplômé en mathématiques et informatique théorique de l’Université Paris Diderot, rappelle que le niveau maximum de maths au lycée n’est pas spécialement ardu et se résume essentiellement à l’utilisation de quelques théorèmes et outils.
Les choix possibles pour ceux qui fuient les mathématiques
Il est fondamental de rappeler qu’un intérêt moindre pour les mathématiques ne constitue pas un obstacle insurmontable dans le parcours scolaire. Il existe des alternatives crédibles pour les lycéens qui ne se sentent pas à l’aise avec les chiffres et les équations.
Les filières littéraires, comme le Bac Littéraire (L), sont souvent recommandées pour ceux qui ont une appétence pour les lettres et les sciences humaines. Ces formations mettent l’accent sur des matières telles que la philosophie, les langues étrangères, l’histoire et la géographie. Elles permettent aux étudiants d’acquérir des compétences en analyse, en synthèse et en expression écrite et orale. Ces filières offrent beaucoup de débouchés dans des domaines variés tels que l’enseignement, la communication, le journalisme, la traduction, etc. Les cursus LLCE (Langues, Littératures et Cultures Étrangères) permettent d’approfondir les langues tout en explorant les cultures et les littératures étrangères.
Les étudiants intéressés par les arts peuvent s’orienter vers des formations en arts plastiques, cinéma-audiovisuel, théâtre ou histoire des arts, qui offrent des perspectives dans la création ou la médiation culturelle. De même, les filières en Lettres et Communication préparent aux métiers de l’écriture, des médias et des relations publiques.
Le Bac Sciences et Technologies du Management et de la Gestion (STMG) est également une option valable. Cette formation offre une introduction solide aux principes fondamentaux de la gestion et du management, sans nécessiter une forte compétence en mathématiques. Ce bac ouvre la voie à des licences en gestion, en économie et en droit, ainsi qu’à des carrières dans le commerce, le marketing, les ressources humaines, etc.
Il est aussi possible de choisir le Bac Sciences et Technologies de la Santé et du Social (ST2S) si le domaine de la santé et du social vous intéresse. Cette option se concentre sur les matières liées à la santé, au bien-être et aux services sociaux, et offre des opportunités dans des domaines tels que l’infirmierie, le travail social, la diététique, etc.
Enfin, l’histoire-géographie, la géopolitique et les sciences politiques conviennent aux passionnés de réflexion critique et d’analyse des sociétés. Les étudiants en droit et sciences politiques trouveront également des débouchés variés dans les carrières juridiques, administratives ou diplomatiques.
Liste de diplômes qui ne privilégient pas les Mathématiques :
Cursus |
Description |
---|---|
Diplôme d’État d’Infirmier (IFSI) |
Formation en soins infirmiers, orientée vers la pratique et les connaissances médicales. |
Écoles de journalisme |
Préparation aux métiers des médias et de la communication. |
BTS spécifiques |
Diététique, Biotechnologies, Opticien-Lunetier (mathématiques de base intégrées au contenu technique). |
BUT |
Génie biologique, Hygiène Sécurité Environnement. |
DAEU option A |
Remise à niveau littéraire et juridique pour accéder aux études supérieures. |
Le Diplôme d’Accès aux Études Universitaires (DAEU) constitue une porte d’entrée importante pour les personnes n’ayant pas obtenu leur baccalauréat. Il est proposé en deux options : l’option A, orientée vers les matières littéraires et juridiques (avec le français et une langue vivante obligatoires), et l’option B, davantage axée sur les sciences et les mathématiques. Cette diversité permet à chacun de choisir un parcours adapté à son profil et à ses ambitions.
Les carrières sans compétences spécifiques en mathématiques
Il existe de nombreuses spécialités et filières universitaires où les maths ne sont pas prépondérantes, comme les études littéraires, les sciences humaines ou encore les formations en communication et journalisme. Il est donc nécessaire de bien réfléchir à ses choix de spécialités afin de se diriger vers un cursus qui correspond à ses préférences et ses aspirations.
Il est tout à fait plausible d’exercer une profession bien rémunérée sans avoir besoin de jongler avec des équations et des théorèmes mathématiques, comme le prouve une enquête de l’Insee. En 2020, le salaire moyen dans le secteur privé s’élevait à 2 518 € mensuels et certaines carrières offrent des rémunérations similaires, voire supérieures, sans requérir de compétences spécifiques en mathématiques.
- La profession d’avocat, avec un salaire moyen dépassant les 3 700 € par mois, fluctuant en fonction de divers facteurs tels que la spécialité, la renommée du cabinet, le lieu d’exercice et l’expérience du professionnel.
- Le métier de juriste, ces défenseurs des entreprises face à d’éventuels litiges gagnent en moyenne 2 615 € par mois, un salaire qui dépend de l’expérience et de l’employeur.
- Les métiers manuels tels que plombier et peintre, gagnent près de 2 875 € et 2 500 € par mois en moyenne respectivement.
Les maths ne servent à rien ?
Antoine (Aurillac) : « J’ai choisi une licence en biologie, un sujet qui m’intéresse beaucoup plus que les mathématiques »
Ma propre expérience en tant qu’élève en terminale S a été marquée par un sentiment de saturation envers les mathématiques et la physique-chimie, similaire à celui d’un étudiant exprimé sur un forum. Initialement, je me destinait à des études de physique pour devenir chercheur, mais j’ai commencé à perdre de l’intérêt pour ces disciplines. Je me suis alors questionné sur la possibilité d’avoir fait une erreur d’orientation post-bac, ne sachant pas vers quelle autre voie me tourner.
Plusieurs personnes m’ont rassuré, m’assurant qu’il est normal de ressentir de la lassitude à la fin du lycée et que les études post-bac sont très différentes de celles du lycée. Leurs conseils étaient de garder mes objectifs dans les sciences, car les deux premières années post-bac me permettraient de mieux découvrir ce qui me plaît vraiment.
En dépit de mes doutes, j’ai persisté dans mes études et j’ai finalement trouvé un domaine qui me passionne. Je suis maintenant en train de terminer une licence en biologie, un sujet qui m’intéresse beaucoup plus que les mathématiques. J’espère que mon expérience pourra aider d’autres élèves qui se sentent perdus dans leur orientation post-bac.