À mi-chemin entre une année de réflexion et une préparation active aux études supérieures, le diplôme universitaire Prépa’Avenir proposé par l’Université d’Évry Paris-Saclay offre un cadre structurant à des jeunes en quête de sens ou de réorientation. Sélectif et construit sur deux semestres, ce dispositif s’adresse à des bacheliers autonomes souhaitant mieux définir leur projet d’études ou professionnel.
Le DU Prépa’Avenir : un cursus certifié et encadré
- Accès via Parcoursup – Formation sélective accessible après le bac.
- Durée : 2 semestres, soit une année universitaire complète.
- Diplôme délivré : DU (Diplôme Universitaire) équivalant à 60 crédits ECTS.
- Encadrement : 372 heures de cours et ateliers assurés par des enseignants et intervenants du monde associatif ou professionnel.
Un programme orienté vers la construction personnelle
Semestre |
Objectifs |
Activités principales |
|---|---|---|
Premier semestre |
Développement personnel, auto-évaluation |
Ateliers sur la perception de soi, rédaction d’une synthèse de projet de vie |
Deuxième semestre |
Immersion professionnelle ou académique |
Stage ou intégration temporaire d’une formation ciblée (jusqu’à 100h) |
Des enseignements transversaux
- Apprendre à se connaître et réfléchir à son avenir
- Développer une pensée critique
- Construire et formuler un projet personnel et professionnel
- Maîtriser l’analyse de l’information et des données
- Améliorer ses compétences rédactionnelles
Témoignages d’anciens étudiants
Omar, 20 ans, aujourd’hui en licence de Mathématiques-Informatique, raconte comment cette formation l’a aidé à éviter une orientation inadaptée et à découvrir sa passion pour la cybersécurité après une immersion en BTS informatique. « Le DU m’a aidé à comprendre ce que je voulais vraiment faire. »
Valentine, 21 ans, a pu se réorienter vers un BTS SP3S en apprentissage : « Cette formation m’a permis de mûrir et de réaliser que je voulais devenir éducatrice spécialisée. »
Un cursus encore méconnu
Malgré ses atouts, le DU Prépa’Avenir souffre d’un manque de visibilité. De nombreux étudiants n’en découvrent l’existence qu’après des refus sur Parcoursup ou grâce à des dispositifs d’accompagnement comme la CAES. C’est pourtant une opportunité concrète de se préparer sereinement à une réorientation réussie.
Philippe P. (conseiller d’orientation) nous éclaire sur le DU Prépa’Avenir
Dans son petit bureau bordé d’affiches colorées vantant les mérites de l’orientation active, Philippe P., la cinquantaine bienveillante, lunettes rondes sur le bout du nez et carnet toujours à portée de main, reçoit chaque année des dizaines de jeunes paumés, déboussolés, ou simplement curieux. Conseiller d’orientation depuis plus de vingt-cinq ans, il est aujourd’hui une figure incontournable de l’univers post-bac en Île-de-France. À l’université d’Évry Paris-Saclay, il s’est spécialisé dans l’accompagnement des étudiants en réorientation. L’un de ses sujets favoris ? Le DU Prépa’Avenir. Une formation tremplin, encore trop méconnue selon lui, mais qui a changé la vie de nombreux jeunes.
Philippe, pourquoi ce diplôme universitaire Prépa’Avenir est-il si important à vos yeux ?
Parce que c’est un espace-temps précieux pour des jeunes qui ont besoin de souffler, de se retrouver, et surtout, de se projeter. Trop souvent, on demande aux lycéens de faire des choix définitifs sans même qu’ils aient eu le temps de se connaître eux-mêmes. Ce DU, c’est une parenthèse intelligente : une année pour apprendre, tester, rencontrer, se questionner, se tromper… et recommencer. C’est une année qui ne « coûte » rien en termes de parcours, parce qu’elle est validée par 60 crédits ECTS. Mais elle peut rapporter gros sur le plan personnel et professionnel.
Vous parlez de « se tromper » comme d’une étape presque nécessaire. C’est un concept que vous défendez souvent, non ?
Absolument ! Prenez Omar, par exemple. Il avait postulé en BTS informatique sur Parcoursup. Il pensait que c’était son truc. Finalement, grâce à l’immersion offerte par le DU Prépa’Avenir, il s’est rendu compte qu’il allait droit dans le mur. Il m’a confié en riant : « Le premier jour de BTS, je voulais déjà repartir en courant ! » Sans cette expérience, il aurait peut-être persévéré à contre-cœur, perdu deux ans, et surtout, perdu confiance. C’est grâce au DU qu’il a découvert la cybersécurité, en rencontrant un intervenant passionné. Aujourd’hui, il entre en L1 Mathématiques-Informatique avec une motivation en béton armé.
Justement, ces rencontres professionnelles semblent être un point fort de la formation. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, et c’est ce qui donne tout son sens au mot « avenir » dans Prépa’Avenir. Les étudiants ne restent pas cloîtrés dans une salle de classe à faire des exercices théoriques. Ils rencontrent des pros, assistent à des conférences métiers, participent à des ateliers pratiques. Je me souviens d’une étudiante, Valentine, qui est ressortie bouleversée d’une intervention d’une éducatrice spécialisée. Elle m’a dit : « J’ai mis des mots sur ce que je ressentais depuis des années. » Quelques mois plus tard, elle rédigeait un projet personnel solide et intégrait un BTS SP3S en alternance. Aujourd’hui, elle travaille à la MGEN et rêve d’ouvrir un centre d’accueil pour jeunes en rupture.
Et en dehors des cours, que vivent les étudiants ? Y a-t-il une vie de promo, des liens qui se tissent ?
Ah oui, et parfois de façon surprenante ! Une fois, deux étudiants qui ne se supportaient pas au départ – l’un très studieux, l’autre plutôt rêveur – ont été obligés de travailler ensemble pour un projet d’autoévaluation sur la perception de soi. Ils ont passé des heures à parler de leurs parcours de vie, leurs peurs, leurs espoirs. En fin d’année, ils ont écrit leur synthèse ensemble… et sont partis en stage dans la même structure associative. Depuis, ils sont devenus colocs et meilleurs amis. Ce genre d’histoire, j’en ai plein. Le DU n’est pas juste une formation, c’est souvent une renaissance.
Selon vous, pourquoi cette formation reste-t-elle si méconnue malgré ses nombreux atouts ?
Parce que son nom ne fait pas rêver, peut-être ! (rires) Sérieusement, il y a encore beaucoup à faire en termes de communication. Si Omar n’avait pas été repéré par la CAES, il ne l’aurait jamais connue. C’est pour cela que je parle partout du DU Prépa’Avenir. J’aimerais qu’il soit vu comme un véritable tremplin, et pas comme une roue de secours. C’est un choix courageux, pas un choix par défaut.
Un dernier mot pour les lycéens ou les jeunes en errance post-bac qui liront cette interview ?
Oui. Il n’y a pas de honte à ne pas savoir. Il n’y a pas de honte à changer d’avis. Et il n’y a pas de honte à prendre le temps. Le DU Prépa’Avenir, c’est justement ce temps qu’on ne vous donne pas toujours ailleurs. Alors si vous avez besoin de vous poser, de tester, de rêver un peu avant de foncer, venez. Vous y trouverez bien plus qu’un programme : vous vous trouverez, vous.
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