Refusé sur Parcoursup il s’épanoui aujourd’hui dans la « Guerre électronique »

ludovic guerre elec

Selon le Ministère des Armées, les sous-officiers en guerre électronique sont devenus des acteurs clés de la défense nationale. Ces spécialistes de l’ombre, capables de déjouer les menaces numériques, sont aujourd’hui au cœur des stratégies militaires. Entre missions de haute technicité, conditions d’accès exigeantes et salaires attractifs, le métier de sous-officier en guerre électronique suscite un intérêt croissant.

Malgré leur importance stratégique, ces professionnels restent méconnus du grand public. Quelles sont leurs missions exactes ? Comment accède-t-on à ce métier ? Quelle rémunération peut-on espérer ? Nous avons mené notre enquête sur ces soldats 2.0, et interrogé Ludovic une jeune recrue passée par l’école des sous-officier de Saint Maixent.

Ludovic, 20 ans, jeune recrue du renseignement en guerre électronique

C’est un matin d’hiver glacial près de Strasbourg. La brume s’accroche aux bâtiments militaires, et un silence pesant règne sur le régiment de guerre électronique où travaille Ludovic. Assis dans une petite salle aux murs blancs dépourvus de décoration, il me reçoit en tenue décontractée, un gobelet de café fumant à la main. Avec ses yeux pétillants de malice et sa posture droite, on devine rapidement le mélange entre discipline et esprit aventureux qui le caractérise. Il a 20 ans, mais sa voix posée donne l’impression qu’il en a vécu bien plus.

Peux-tu nous parler de ce qui t’a poussé à t’engager dans l’armée, et pourquoi ce choix précis ?

Ludovic prend une longue gorgée de son café, esquisse un sourire amer avant de répondre :

— Honnêtement, tout a commencé par un immense sentiment de rejet. Parcoursup, ça a été une vraie claque. J’étais perdu. J’avais postulé à plusieurs filières sportives, des trucs en lien avec la préparation physique, mais je n’ai rien eu de ce que je voulais. Quand tu passes des semaines à imaginer ton avenir, à t’investir dans tes choix, et qu’on te dit que tu ne corresponds à rien, ça te met un coup. À ce moment-là, je n’avais qu’une envie : trouver une voie qui ne dépendait pas de cases et de classements numériques.

Il marque une pause, son regard se perd un instant vers la fenêtre embuée.

— L’armée de Terre m’a offert cette échappatoire. Et puis, il y avait aussi un truc très important pour moi : bouger, être sur le terrain, ne pas rester assis dans une salle de classe à écouter des théories. Je suis tombé sur la spécialité en renseignement électronique un peu par hasard, mais ça a tout de suite piqué ma curiosité. Le côté technologique, le décryptage des signaux… C’était comme plonger dans un univers à la fois technique et mystérieux.

La formation a-t-elle été difficile ? Tu es passé par des mois d’apprentissage intensif. Comment l’as-tu vécu ?

Il éclate de rire et secoue la tête.

— Oh, difficile ? Le mot est faible. Les huit premiers mois à l’ENSOA, à Saint-Maixent, c’était un choc. On te casse physiquement et mentalement pour te reconstruire en soldat. Les réveils à 5h, les marches de 20 km sous la pluie, les exercices où tu dois creuser des tranchées en pleine nuit… Je me souviens d’un soir où on était trempés jusqu’aux os, couverts de boue. Un gars de ma section a voulu abandonner, il s’est assis au bord du chemin et a dit qu’il en avait marre. Mais quelque chose se passe dans ces moments-là : tu réalises que ce n’est plus seulement ton combat personnel. On s’est tous arrêtés, on l’a motivé, et il a fini par se relever. C’est là que j’ai compris ce que voulait dire “fraternité”.

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Puis il poursuit :

— Après ça, la formation près de Rennes sur le renseignement électronique était plus cérébrale, mais tout aussi intense. Tu dois apprendre à décrypter des signaux, analyser des données en temps réel. Parfois, tu passes des heures à chercher une anomalie dans une transmission, et si tu la rates, ça peut avoir de vraies conséquences. C’est un travail de précision qui demande beaucoup de patience.

Est-ce que tu peux nous raconter une mission qui t’a particulièrement marqué ?

Son expression devient plus sérieuse, presque grave.

— Oui, je peux en parler vaguement, mais je ne peux pas donner de détails précis. On était en mission extérieure, et notre objectif était de surveiller les transmissions radio ennemies dans une zone sous tension. Il fallait repérer les fréquences suspectes, détecter des échanges codés. C’est un travail constant, où chaque erreur peut coûter cher.

Il se penche légèrement en avant, baissant la voix comme s’il me confiait un secret.

— Un jour, en pleine nuit, on capte une série de signaux inhabituels. Le timing, la structure, tout semblait suspect. On a bossé dessus pendant des heures sans relâche, et finalement, on a découvert qu’il s’agissait d’un plan de mouvement imminent. Grâce à cette interception, on a pu éviter une embuscade. Ce moment-là, je m’en souviendrai toute ma vie. C’est là que tu réalises que ton travail peut réellement sauver des vies.

Est-ce que tu dirais que ce métier a changé ta vision de la vie ?

Il hoche la tête lentement, un sourire en coin.

— Totalement. Avant, j’étais du genre à me plaindre pour un rien. Si mon téléphone tombait en panne, c’était la fin du monde. Aujourd’hui, je relativise beaucoup plus. Quand tu as passé des jours sans dormir, sous tension constante, ou que tu as vu des situations tendues en mission, tu apprends à apprécier les petites choses. Un bon repas, une discussion avec des potes, une soirée tranquille… tout ça a plus de valeur maintenant.

Il marque une pause avant d’ajouter :

— Je pense aussi que ça m’a apporté une discipline intérieure. Ce métier t’oblige à être rigoureux, mais il t’apprend aussi à avoir confiance en tes décisions. Quand tu es en plein décryptage, tu n’as pas le droit au doute. Il faut être sûr de toi. Ça, je l’applique même dans ma vie quotidienne maintenant.

Et ton entourage ? Comment ont-ils réagi quand tu as annoncé que tu rejoignais l’armée ?

Il éclate de rire à nouveau.

— Mes parents ? Au début, c’était le drame ! Ma mère pleurait, elle avait peur que je parte à l’étranger et que quelque chose de grave m’arrive. Mon père, lui, était plus discret, mais je voyais bien qu’il s’inquiétait. C’est seulement quand ils ont vu que j’étais heureux dans ce que je faisais qu’ils ont commencé à accepter. Maintenant, ma mère est devenue ma plus grande fan : elle m’envoie des colis avec des gâteaux faits maison quand je suis en mission.

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Il sourit tendrement en repensant à ces attentions.

Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui hésite à suivre cette voie ?

Il réfléchit un instant avant de répondre.

— Je lui dirais de ne pas avoir peur du regard des autres ou des échecs qu’il a pu rencontrer. L’armée, ce n’est pas un refuge pour les perdants, comme certains pourraient le penser. C’est un lieu où tu te découvres, où tu apprends à te dépasser. Si tu es curieux, que tu aimes la technique et l’action, tu peux vraiment t’épanouir ici. Mais il faut être prêt à bosser dur, à accepter la discipline. Ce n’est pas fait pour tout le monde, mais si c’est ta voie, tu le sentiras tout de suite.

Il termine son café d’une traite, pose le gobelet sur la table, puis me regarde avec un sourire confiant.

— En tout cas, moi, je ne regrette rien. Et je sais que ce n’est que le début de l’aventure.

Dans cette petite salle au cœur du régiment, Ludovic incarne la résilience et l’espoir d’une jeunesse qui, malgré les obstacles, trouve sa voie là où on l’attend le moins.

Les opportunité de carrière en Guerre électronique

Le militaire du rang EVAT

Le militaire du rang EVAT (Engagé Volontaire de l’Armée de Terre) en guerre électronique est un acteur essentiel du renseignement militaire. Spécialisé dans les opérations électromagnétiques, il contribue à la détection et à l’analyse des signaux ennemis, en appui aux missions stratégiques des forces armées.

Recrutement et formation :

Étapes clés
Détails
Conditions d’entrée
Avoir entre 17,5 et 29 ans et s’engager pour un contrat de 2 à 5 ans.
Sélection
Tests physiques, psychotechniques et entretien de motivation.
Formation initiale
4 à 6 mois au Centre de Formation Initiale des Militaires du rang (CFIM).
Formation spécialisée
Cours en guerre électronique à l’École des transmissions.

Missions principales :

  • Détection des signaux : Intercepter et analyser les émissions électromagnétiques ennemies.
  • Localisation des sources : Participer à l’identification des positions et des systèmes adverses.
  • Interprétation des données : Assister les analystes dans la compréhension et l’exploitation des informations recueillies.

Évolution de carrière :

  • Progression en grade : De militaire du rang à caporal, puis caporal-chef.
  • Passage sous-officier : Possible après 3 à 9 ans de service selon les performances.
  • Formation continue : Perfectionnement régulier en technologies et tactiques militaires.

Avantages et rémunération :

  • Salaire : Environ 1200 € brut/mois pour un débutant, avec logement et repas pris en charge.
  • Déploiements : Opportunités d’interventions en France et à l’étranger, dans un environnement technologique évolutif.

Ce métier offre une carrière dynamique, où la maîtrise des technologies de pointe est indispensable, tout en ouvrant des perspectives de responsabilités croissantes au fil des années.

Le sous-officier spécialiste

Le poste de sous-officier en guerre électronique est un rôle clé au sein des forces armées, intégrant expertise technique et analyse stratégique. Ces spécialistes de la détection et analyse des signaux électromagnétiques (DASEM) jouent un rôle central dans le renseignement militaire, en collectant des informations sensibles pour soutenir les opérations.

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Missions principales :

  • Interception des signaux : Capturer et analyser les émissions électromagnétiques ennemies pour évaluer leurs capacités.
  • Localisation des sources : Identifier la provenance des signaux et anticiper les intentions de l’adversaire.
  • Soutien aux opérations : Transmettre des renseignements critiques aux équipes décisionnelles.
  • Travail en équipe : Collaborer au sein de petites unités spécialisées (2 à 5 personnes).

Compétences essentielles :

Compétence
Détail
Expertise technique
Connaissance en électronique et traitement des signaux complexes.
Langues et géostratégie
Maîtrise des langues étrangères et compréhension des enjeux géopolitiques.
Analyse avancée
Capacité à déchiffrer des informations numériques sensibles.
Concentration prolongée
Résistance mentale pour des missions longues et exigeantes.

Formation et perspectives d’évolution :

  • Formation initiale : Instruction militaire suivie d’un enseignement spécialisé en guerre électronique.
  • Mises à jour régulières : Adaptation continue aux avancées technologiques.
  • Évolution de carrière : Accès à des postes de chef de section, commandement d’unité ou état-major.

Ce métier requiert une grande adaptabilité et peut impliquer des déplacements fréquents, y compris des missions à l’étranger. Des parcours variés sont possibles, de l’intervention sur le terrain à des rôles en enseignement ou interprétariat, offrant une richesse professionnelle unique.

L’officier Sous Contrat Spécialiste (OSC-S)

Sur le site Sengager.fr, une opportunité de carrière s’ouvre sous le statut militaire, d’une durée minimale de cinq ans, pour les spécialistes de la guerre électronique. Cette profession est accessible aux personnes de sexe masculin et féminin, âgées de 18 à 32 ans, de nationalité française et en règle vis-à-vis des obligations du service national.

Il est impératif pour le postulant d’être détenteur d’un diplôme de niveau BAC +3, de montrer un intérêt certain pour l’apprentissage, une excellente capacité d’analyse et une autonomie sans faille.

En tant qu’Officier Sous Contrat Spécialiste (OSC-S), le salarié aura la responsabilité d’assurer une expertise en recueillant et en exploitant les informations provenant de la section guerre électronique. Après une première année passée en régiment, le salaire s’élève à 2 900€ brut par mois pour une personne célibataire sans enfant à charge, hors primes.

💰 Salaire brut mensuel
🎓 Diplôme requis
2 900€
BAC +3
🏫 Age requis
🔧 Spécialité
18 à 32 ans
Guerre électronique

 

Pour plus d’informations, visitez le site Sengager.fr.

Opportunités d’évolution et de développement professionnel

Une carrière de sous-officier en guerre électronique offre beaucoup d’opportunités d’évolution et de développement professionnel. Avec l’expérience et les formations complémentaires, il est possible d’accéder à des postes de commandement ou à des fonctions plus spécialisées. Le personnel militaire bénéficie souvent d’un programme de formation continue, permettant d’acquérir de nouvelles compétences et de rester à jour dans ce domaine en évolution régulière.

Avantages et bénéfices

Outre le salaire, travailler en tant que sous-officier en guerre électronique comporte divers avantages. Par exemple, les militaires bénéficient d’une couverture santé complète, d’une retraite avantageuse et de diverses primes liées à leur fonction ou à leurs déplacements. Ce métier offre la possibilité d’une carrière passionnante et variée, avec de nombreux voyages et un grand nombre de missions.

Les métiers de la guerre électronique dans l’armée de Terre

Opérateur Dasem

Analyste exploitant renseignements

Fabrice DURAND

Fabrice DURAND

Entrepreneur et passionné par l'orientation professionnelle, j'ai créé terminales.fr pour vous accompagner dans le choix de vos études supérieures. Je suis également responsable du groupe Facebook Orientation scolaire, et de nombreux sites consacrés aux métiers.

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