Couvreur, carrossier… Quels sont les nouveaux métiers qui ont du mal à recruter en 2025

metiers penurie

Selon le dernier rapport du Ministère du Travail publié en janvier 2025, plus de 30 % des entreprises françaises peinent à pourvoir des postes dans des secteurs émergents tels que la cybersécurité, la transition énergétique et l’intelligence artificielle. Ce phénomène, qui s’accentue depuis plusieurs années, met en lumière un décalage préoccupant entre l’évolution des besoins économiques et l’adaptation du marché du travail.

Les entreprises, en quête de profils spécialisés, se heurtent à une pénurie de compétences qui freine leur développement et leur compétitivité. Les formations existantes peinent à suivre le rythme effréné des innovations technologiques, laissant de nombreux postes vacants malgré un taux de chômage encore significatif.

Face à cette situation, les acteurs du monde professionnel et éducatif cherchent des solutions pour combler ce fossé. Dans cet article, on vous explique les raisons de cette inadéquation et les pistes envisagées pour y remédier.

Quels sont les métiers en pénurie en 2025 ?

En 2025, la France fait face à une pénurie de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs clés. Parmi les métiers les plus touchés, on trouve le développement d’applications, nécessitant une formation de 8 mois, ainsi que le web design, avec une formation de 7 mois.

Les assistants immobiliers et comptables, ainsi que les conseillers en insertion professionnelle, requièrent chacun une formation de 6 mois. Ces métiers garantissent une employabilité rapide pour les personnes formées, ce qui en fait des choix attractifs pour ceux cherchant à entrer rapidement sur le marché du travail.

En plus des métiers mentionnés, le secteur de l’aide à la personne est également en tension, notamment pour les assistants de vie aux familles. Les formateurs professionnels et les négociateurs technico-commerciaux, avec des formations respectives de 5 et 7 mois, sont également très demandés.

Le métier d’employé administratif et d’accueil complète cette liste de professions en pénurie. Ces métiers reflètent les transformations économiques et sociales actuelles, notamment l’accélération des transformations technologiques et le vieillissement de la population active.

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La liste des métiers en tension en 2025 s’étend au-delà de ces professions. Elle inclut également des secteurs traditionnels tels que :

  • l’agriculture, avec des besoins en agriculteurs salariés, maraîchers et horticulteurs
  • Les métiers de la construction, comme les maçons et couvreurs ont besoin de main d’œuvre
  • la santé, tels que les pharmaciens et médecins

Cette diversité illustre la complexité des défis auxquels le marché du travail français est confronté.

Quelles sont les régions les plus touchées par cette pénurie ?

L’Île-de-France se distingue avec 41 métiers en tension, suivie de près par la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, qui en compte 39. La région Auvergne-Rhône-Alpes, quant à elle, recense 37 métiers en pénurie. Ces chiffres soulignent l’importance de l’adaptation régionale des politiques de formation et de recrutement pour répondre aux besoins spécifiques de chaque région.

Les statistiques de recrutement en 2024 montrent une légère amélioration par rapport à l’année précédente. 57,4% des embauches sont jugées difficiles, en baisse par rapport à 61% en 2023. Malgré cette amélioration, les entreprises anticipent plus de 2,5 millions de recrutements en 2024, soit une baisse de 8,5% par rapport à 2023. Ces données reflètent les défis persistants du marché du travail français face à la pénurie de main-d’œuvre.

Pour mieux comprendre la répartition des métiers en tension, voici un tableau des régions les plus touchées et le nombre de métiers concernés :

Région
Nombre de métiers en tension
📍 Île-de-France
41
📍 Provence-Alpes-Côte-d’Azur
39
📍 Auvergne-Rhône-Alpes
37

 

Comment la pénurie de main-d’œuvre impacte-t-elle les différents secteurs ?

La pénurie de main-d’œuvre en France affecte divers secteurs, notamment l’informatique, l’immobilier et l’aide à la personne. Ces secteurs subissent les conséquences de l’accélération des transformations technologiques, qui modifient les compétences requises. Les entreprises doivent donc adapter leurs offres de formation pour répondre à ces nouvelles exigences. Le vieillissement de la population active exacerbe ces tensions, rendant la situation encore plus complexe.

Les attentes des travailleurs évoluent également, influençant la dynamique du marché de l’emploi.

Les jeunes générations recherchent de plus en plus des emplois offrant un équilibre entre vie professionnelle et personnelle, ainsi que des opportunités de développement personnel.

Cette évolution des attentes contribue à la pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs, où les conditions de travail ne répondent pas toujours à ces nouvelles exigences.

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Pour faire face à ces défis, plusieurs stratégies peuvent être envisagées :

  • Renforcer les partenariats entre les entreprises et les institutions éducatives pour aligner les formations sur les besoins du marché.
  • Encourager la reconversion professionnelle pour attirer des travailleurs vers les secteurs en tension.
  • Mettre en place des politiques de soutien à l’emploi pour les personnes âgées, afin de prolonger leur participation au marché du travail.

Ces mesures pourraient aider à atténuer les effets de la pénurie de main-d’œuvre et à stabiliser le marché de l’emploi en France. Pour plus d’informations sur les politiques de l’emploi, consultez le site de Service Public.

Quels sont les enjeux de formation pour 2025 ?

Face à la pénurie de main-d’œuvre en 2025, la formation professionnelle devient un enjeu fondamental pour adapter les compétences aux besoins du marché du travail. Les métiers en tension, tels que le développement d’applications ou le web design, nécessitent une formation rapide et efficace pour répondre aux exigences technologiques du moment. Les formations courtes, de quelques mois seulement, permettent une intégration rapide sur le marché, mais posent la question de la qualité et de l’actualisation des compétences. Il est essentiel pour les institutions éducatives de collaborer étroitement avec les entreprises afin de garantir que leurs programmes répondent aux attentes actuelles.

Dans le secteur de l’aide à la personne, par exemple, les formations doivent non seulement couvrir les aspects techniques du métier, mais aussi intégrer des modules sur les compétences interpersonnelles, essentielles pour les assistants de vie. La demande croissante dans ce domaine, exacerbée par le vieillissement de la population, souligne l’importance d’une formation holistique qui prépare les travailleurs aux défis humains et émotionnels du métier.

Le secteur agricole, souvent négligé, requiert également une attention particulière en matière de formation. Avec des métiers tels que maraîchers et horticulteurs en pénurie, il est fondamental de valoriser ces professions et de moderniser les formations pour attirer de nouveaux talents. L’innovation technologique dans l’agriculture, comme l’utilisation de drones ou de capteurs pour optimiser les cultures, doit être intégrée dans les cursus pour rendre ces métiers plus attractifs et en phase avec les avancées actuelles.

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Le défi du recrutement dans les métiers techniques et numériques

Le secteur des techniciens et agents de maîtrise en maintenance électrique, électronique et automatismes rencontre de sérieuses difficultés de recrutement. Ces postes, essentiels pour le bon fonctionnement des infrastructures modernes, sont souvent difficiles à pourvoir. Le manque de candidats qualifiés complique la tâche des entreprises cherchant à maintenir leurs opérations sans interruption.

La demande pour les ingénieurs en cybersécurité explose avec la digitalisation croissante et la multiplication des cyberattaques. Les entreprises peinent à trouver des experts capables de protéger efficacement leurs systèmes. De même, les chefs de projet digital sont indispensables pour piloter la transformation numérique, mais les professionnels compétents se font rares, rendant la gestion de projets complexes un véritable casse-tête.

Dans le domaine des énergies renouvelables, les ingénieurs spécialisés sont très recherchés pour accompagner la transition énergétique. Pourtant, leur nombre limité freine les progrès dans ce secteur capital. Des métiers plus traditionnels, tels que les carrossiers automobiles, les couvreurs, et les aides à domicile, continuent de souffrir de tensions sur le marché du travail, illustrant une problématique de recrutement généralisée.

Quels sont les métiers qui recruteront le plus d’ici à 2030?

Antoine à Limoges : comment l’automatisation transforme mon quotidien

Je travaille dans le secteur de la production à Limoges, où nous avons récemment constaté une montée en puissance de l’automatisation. Selon les dernières données, environ 58 % des activités de production pourraient être automatisées d’ici 2025. Dans notre usine, cela s’est traduit par l’introduction de nouvelles machines qui remplacent progressivement certaines tâches manuelles. Pour moi, cela signifie que je dois me former continuellement pour rester compétitif et ne pas risquer de perdre mon emploi.

En discutant avec mes collègues, nous avons réalisé que cette tendance ne touche pas seulement notre secteur. Par exemple, dans l’alimentation, près de 69 % des activités sont susceptibles d’être automatisées. Cela représente un défi majeur pour ceux qui, comme moi, ont construit leur carrière sur des compétences traditionnelles. À Limoges, nous voyons déjà des restaurants et des entreprises alimentaires adopter ces technologies pour réduire les coûts et améliorer l’efficacité.

Cette évolution a également un impact sur notre communauté locale. Avec une automatisation accrue, certains de mes amis dans le secteur de la vente s’inquiètent de l’avenir de leur emploi. On estime que 28 % des activités de vente pourraient être automatisées, ce qui pousse beaucoup d’entre nous à envisager une reconversion professionnelle. J’ai commencé à suivre des cours en ligne pour améliorer mes compétences numériques, espérant ainsi m’adapter à ce nouvel environnement de travail.

Fabrice DURAND

Fabrice DURAND

Entrepreneur et passionné par l'orientation professionnelle, j'ai créé terminales.fr pour vous accompagner dans le choix de vos études supérieures. Je suis également responsable du groupe Facebook Orientation scolaire, et de nombreux sites consacrés aux métiers.

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