Réforme 2026 : les infirmiers bientôt aussi puissants que les médecins ?

infirmiere formation

Selon le ministère de la Santé, un projet de réforme du métier d’infirmière est en cours de préparation pour 2026, visant à moderniser et à adapter la profession aux défis actuels. Cette initiative intervient dans un contexte où les besoins en soins de santé évoluent rapidement, notamment en raison du vieillissement de la population et des avancées technologiques.

La réforme envisagée promet de redéfinir les compétences et les responsabilités des infirmières, tout en améliorant leurs conditions de travail. Elle pourrait inclure des mesures telles que l’extension des prérogatives professionnelles, une revalorisation salariale et une meilleure reconnaissance des spécialisations.

Dans cet article, on vous explique les enjeux de cette réforme et ce qu’elle pourrait signifier pour les professionnels de santé et les patients en France.

La réforme du métier d’infirmier en France

La proposition de loi sur la rénovation du métier d’infirmier a été adoptée à l’unanimité le 10 mars 2025, avec 142 votes pour et aucun contre. Cette réforme vise à renforcer le rôle des infirmiers dans le système de santé, en réponse à l’augmentation de la demande de soins et au manque de médecins dans certains territoires.

Les missions des infirmiers comprennent désormais :

  • la réalisation de soins préventifs, curatifs, palliatifs et relationnels, ainsi que la surveillance clinique,
  • l’orientation des personnes et le suivi du parcours de santé,
  • La contribution aux soins de premier recours en accès direct, à la prévention par le dépistage et l’éducation thérapeutique,
  • La participation à la formation et à la recherche..
A lire aussi :  Les erreurs fatidiques à éviter sur Parcoursup

Le texte introduit les notions de « consultations infirmières » et de « diagnostic infirmier », élargissant ainsi les compétences des infirmiers. Le droit de prescrire des produits de santé et des examens complémentaires leur est accordé.

Les infirmiers en pratique avancée (IPA) peuvent désormais exercer dans de nouveaux terrains tels que la protection maternelle et infantile, la santé scolaire, et l’assistance auprès d’un médecin référent dans les services d’aide sociale à l’enfance.

La réforme de la formation, bien que reportée à 2026, maintient la durée de formation à trois ans malgré des demandes pour une quatrième année.

Les données clés de cette réforme

La réforme infirmière de 2025 présentait déjà plusieurs données clés. En effet, environ 10 % des étudiants en soins infirmiers abandonnent au cours de la première année.

Depuis 2024, une passerelle aide-soignant/infirmier permet aux aides-soignants avec trois ans d’expérience de suivre un parcours spécifique de trois mois pour obtenir le diplôme d’État d’infirmier en deux ans.

Le calendrier des réformes a vu le lancement des consultations nationales de juillet à septembre 2023, suivies de consultations avec des experts et représentants de la profession jusqu’en juin 2024. La mise en place des programmes d’études rénovés, initialement prévue pour septembre 2024, a été reportée à septembre 2025.

📅📅 Période
Événement
Juillet à septembre 2023
Lancement des consultations nationales
Juin 2023 à juin 2024
Consultations avec experts et représentants
Septembre 2024
Mise en place des programmes (reporté à 2025)
A lire aussi :  Macron veut relocaliser la science.. mais le CNRS a 25% de chercheurs précaires

Les nouvelles compétences des infirmières en 2025

Les nouvelles compétences des infirmières en 2025 comprennent la signature de certificats de décès et l’élargissement des compétences en matière de vaccination. Une proposition de loi adoptée en mai 2024 permet aux infirmières en pratique avancée de prescrire certains médicaments.

Cette réforme vise à répondre aux besoins évolutifs de la population, notamment face au vieillissement et à la gestion des maladies chroniques. Le gouvernement souhaite également accroître l’attractivité de la profession et renforcer l’accompagnement des étudiants jusqu’à leur diplôme.

En complément de ces mesures, il est prévu de :

  • Améliorer les conditions de travail des infirmiers.
  • Renforcer la collaboration interprofessionnelle.
  • Favoriser l’innovation dans les pratiques de soins.

Ces initiatives visent à garantir une meilleure prise en charge des patients et à valoriser le rôle des infirmiers dans le système de santé.

Quelles perspectives pour les infirmières en 2026 ?

L’évolution du métier d’infirmière en 2026 s’accompagne de nombreuses interrogations quant à l’impact sur le système de santé. L’une des questions majeures concerne la transformation du parcours professionnel des infirmières. Avec l’introduction de nouvelles compétences et responsabilités, les infirmières pourront-elles répondre efficacement aux défis posés par un système de santé en perpétuel changement ? Les réformes successives visent à renforcer l’autonomie des infirmières, mais cela nécessite également un accompagnement adapté pour garantir une transition réussie.

Le développement de la formation continue est un autre aspect fondamental. En 2026, la mise en place de programmes de formation plus flexibles et adaptés aux besoins spécifiques des infirmières pourrait favoriser une montée en compétence progressive. Cela inclut des modules sur les nouvelles technologies de santé, la gestion des pathologies chroniques et l’approche holistique du patient.

A lire aussi :  4 aides étudiantes à réclamer d’urgence pendant les vacances

La formation continue est essentielle pour maintenir un niveau de compétence élevé et pour intégrer les dernières avancées médicales et technologiques dans la pratique quotidienne.

La collaboration interprofessionnelle est un élément central de la réforme. En 2026, le travail en équipe avec d’autres professionnels de santé, tels que les médecins, les pharmaciens ou les travailleurs sociaux, sera capital pour offrir une prise en charge globale et coordonnée des patients.

Cette approche collaborative vise à optimiser les ressources disponibles et à améliorer la qualité des soins, tout en valorisant le rôle des infirmières comme pivot du parcours de santé.

Le renouveau de la formation infirmière

La mise en œuvre de la réforme de la formation infirmière est reportée à la rentrée 2026, offrant ainsi plus de temps pour préparer les nouveaux référentiels. Ce délai supplémentaire vise à assurer une transition en douceur vers un programme enrichi et adapté aux besoins actuels du secteur de la santé.

La nouvelle formation intègrera des compétences numériques et s’adaptera aux évolutions du métier, avec un total de 4.600 heures d’enseignements théoriques et cliniques. Les missions infirmières sont redéfinies autour de cinq axes principaux :

  • soins curatifs,
  • suivi des patients,
  • prévention,
  • formation des pairs,
  • recherche..

Ces changements visent à renforcer le rôle des infirmières dans le système de santé français, notamment face à la pénurie médicale.

De nouveaux lieux d’exercice pour les infirmiers en pratique avancée seront proposés dans divers secteurs. Cette approche élargit les opportunités professionnelles et permet aux infirmiers spécialisés de contribuer davantage à la qualité des soins.

En renforçant la formation et en diversifiant les pratiques, la réforme ambitionne de répondre efficacement aux défis actuels du système de santé.

3 changements majeurs pour les infirmières depuis 2024

 

Fabrice DURAND

Fabrice DURAND

Entrepreneur et passionné par l'orientation professionnelle, j'ai créé terminales.fr pour vous accompagner dans le choix de vos études supérieures. Je suis également responsable du groupe Facebook Orientation scolaire, et de nombreux sites consacrés aux métiers.

24 réflexions au sujet de “Réforme 2026 : les infirmiers bientôt aussi puissants que les médecins ?”

  1. Cela est bien pour les infirmières, mais dans ce cas, à quoi servira aux docteurs generalistes de faire 10-11 ans d’études si une infirmière pourra prendre le relais complet après un premier passage ainsi que approfondir les recherches sans le besoin d’un docteur après seulement 3 ans d’études ?

    Cela est bien de donner aux infirmières des intérêts mais après ça sera la faculté de médecine qui en payera les conséquences VU que les docteurs ne sont pas payés de façon si attractive pour leur années d’études et toutes les heures en surplus qu’ils font !

    Autant devenir infirmier et ne pas gaspiller 10 ans de notre vie !

    Répondre
    • On parle d infirmier en pratique avancée, soit un bac plus 5 . Il n’est pas question de remplacer les médecins, mais de travailler avec eux

      Répondre
      • Mais les généralistes n’en veulent pas car ce n’est pas juste.
        Il faut parler des cotations:
        -un médecin généraliste c’est 30€
        -une IPA c’est 60€ la primo consultation puis 50€ tous les 3 mois.
        L’IPA peut renouveler les traitements mais pas les ajuster.
        Le médecin lui peut renouveler, changer et traiter d’autres choses en même temps. Et tout cela pour 2 fois moins ? Le problème n’est pas que l’on ne veuille pas donner des responsabilités aux IPA, mais la tarification est injuste.

        Donc comme dit plus haut, à ce prix la, autant faire infirmier que médecin…

        Répondre
        • Permettez moi d’apporter une précision. Oui le médecin peut traiter plusieurs choses à la fois, mais maintenant tous les médecins affichent : « une consultation = 1 problème « . Donc si on a 3 problèmes (un renouvellement et 2 soucis de santé), ça fait 3 consultations à 30€ soit 90€ ( et chaque problème ne prendra pas 15 minutes, mais moins).
          L’ipa n’a pas le droit de multiplier les consultations pour un patient et sa consultation dure beaucoup plus de 15 minutes…
          Rapporté au tarif horaire le médecin reste gagnant. Autre point, le médecin n’à pas obligation au tiers payant, l’ipa si. Un temps administratif supplémentaire pour se faire payer.
          Donc je vois pas où être médecin est devenu moins avantageux. Les ipa / infirmières vont jute fluidifier le parcours du patient.

          Répondre
        • Bonjour
          Un infirmier en pratique avancée peut renouveler et adapter les traitements.
          Ils ne remplacent pas les médecins mais travail en collaboration.
          De plus concernant le salaire il y a plusieurs choses a préciser :
          1er : le suivi des patients chroniques c’est 50€ par trimestre et non à l’acte ( lui payer 30€ par consultation), ce qu’il veut dire qu’un patient qui est revu dans les 3 mois ne paie pas le professionnel car compris dans le forfait.
          2eme: La consultation dure 45 min en moyenne ( minimum 30 voir 60 min).
          3eme: lors de cette consultation l’infirmier en pratique avancée ne traite pas uniquement 1 problème mais regarde la globalité du patient ( ce qui comprend l’éducation, la prévention, le social et le médical)
          L’infirmier en pratique avancée est là pour soutenir le médecin, libérer du temps médical pour les urgence et pour que celui ci puisse revenir a faire de la médecine.
          Et non les infirmier en pratique avancée ne gagnent pas plus qu’un médecin.. il faut être un peu cohérent la CPAM ainsi que l’ordre des médecins ne permettrait pas cela. Ce qui est complètement normal au vu du nombre d’années d’études.

          Répondre
        • Bonjour Dorian

          Vérifiez vos données concernant notre tarification IPA.
          Si vous le souhaitez je vous les adresse.
          Les IPA peuvent renouveler et réajuster les traitements dans leur mention. Dans mon parcours coordonné par un médecin, je renouvelle les autres mentions sans les réajuster.
          A bientôt

          Répondre
        • Avant de faire ce genre de commentaire il faudrait se renseigner sur ce que les infirmières et infirmier doivent faire pour être payé. Nous sommes moins payer que eux alors que toutes les responsabilités sont sur nous.
          Et oui si il y a une erreurs de dosage une erreur d’étiquetage, que le médecin n’a pas écrit le bon traitement la bonne dose, la bonne voie d’administration, l’amende, la prison s’est pour nous.
          Nous sommes fière de faire notre métier malgré le faite que quoi qu’il arrive toute la responsabilité retombe sur nous. Alors nous acceptons de devoir avoir des taches et des responsabilités en plus mais vous pensez réellement que l’on ne s’en passerai pas ? Sauf que oui nous aimons soigner notre prochain et donc oui nous acceptons à contre cœurs nos nouvelles tâches en plus des anciennes mais sachez que le médecin qui va toucher plus de 8000€ nous on arrive même pas à la moitié de son salaires que ce soit en libéral ou en structure pour plus de charge, plus de responsabilités et plus d’heures que eux. IDE depuis 7ans

          Répondre
      • Sisi il est totalement question de remplacer les médecins. C’est juste dit de façon plus élégante. En off les directeurs d établissement attendent tous de pouvoir recruter des IPA à la place des médecins et même de faire faire les gardes aux IPA. A l Ordre des IDE c’est le même plan. « On est autant voire plus intelligents et compétents alors on va les remplacer »…
        Mais encore une fois, l’idée c’est de le faire avec assez de finesse pour que ça passe comme une lettre à la poste. Enfin j’admets forcer légèrement le trait, mais dans certains hôpitaux et services, c’est totalement assumé.

        Répondre
    • Personnellement, la réforme est bonne

      La population ne souffrira pas autant .

      Si un médecin généraliste ne veut plus exercer son métier sous prétexte que les infirmiers sont autonome, il peut se spécialiser en chirurgie ou autre…

      Répondre
    • Bonjour, oui bien entendu.

      ➡️ Accès direct à l’IFSI sans Parcoursup pour les aides-soignantes avec 3 ans d’expérience (4 821h).
      ➡️ Sélection sur dossier + entretien (pas d’épreuve écrite).
      ➡️ Formation en 3 ans (possibles dispenses selon l’expérience).
      ➡️ Financement possible via hôpital, CPF, France travail, etc.

      Répondre
  2. Complètement con, on pallie le manque de médecin en donnant un nouveau rôle à l’infirmière, ce n’est pas son rôle de prescrire ou de faire des diagnostics médicaux.
    Une infirmière est loiiiiiiin en compétence derrière le médecin, c’est pas du tout le même cursus ni les mêmes compétences.
    Pis quand on voit le niveau de certaines infirmières en services ça fait peur…

    Et c’est cocasse de parler d’introduction des notions des diagnostiques et consultations infirmières… alors que ca fait longtemps que ça existe.

    D’ailleurs je suis légitime de juger cette réforme de merde car je suis Infirmier.

    Répondre
    • Suis d’accord avec vous.
      Je vois pas bien en quoi ce texte ameliore quoique ce soit. Plus de responsabilité sur L’IDE pour palier les carences en nombre de médecins… par contre pas plus revalorisation salariale, d’accès à la.formation (l’accès à la formation IPA, qui la finance ? L’accès à la formation IDE pour les AS ?)…

      Répondre
    • Entièrement d’accord les expériences d un médecin n’ a rien à voir avec une infirmière Ni Les mêmes compétences ç est inquiétant la vie des malades pas au prix de la réforme.
      Respect pour les infirmières Mais ne peut remplacer Les médecins .
      Ç est Une dégradation ç est vraiment inquiétant.

      Répondre
  3. Tout à fait d’accord!
    Une infirmière n’a pas les compétences d’un médecin.
    Et en tant qu’infirmière, ce qui m’inquiète, c’est qu’on parle ici de plus de responsabilités, plus de tâches, mais sans parler d’augmentation salariale….

    Répondre
  4. Je suis médecin généraliste et n’ai aucune compétence dans les soins infirmiers malgré mes 10 ans d’études… Forcément, j’ai fait 0 année en études infirmières. Oui ! Les quelques années d’IFSI ne sont en rien des études de médecine. Penser que l’on peut acquérir les compétences diagnostiques et thérapeutiques en 2 ans de formation d’IPA, compétences acquises en médecine entre la 4eme et la 5eme année et exprimées en responsabilité à partir de la 8eme année (remplacements) est simplement inquiétant. Il y aura donc des sous citoyens dans les déserts où les médecins ne veulent pas s’installer comme le reste de la population puisqu’il n’y a plus de supérette, de Poste ni d’école… Encore moins d’universités ou d’emploi pour le conjoint du médecin, souvent également haut diplômé. Échec et mat, on peut délégué à n’importe qui les compétences de n’importe qui, tant que l’Etat n’investira pas dans les territoires de la République, les populations resteront mal soignées. D’ailleurs, pourquoi ne pas imposer aux citoyens éloignés des médecins de s’en approcher, tout simplement ? Ça vous choque, alors c’est que vous jugez que les médecins sont des sous citoyens…

    Répondre
  5. Fâchee contre un système la dérive depuis au moins 30 ans, pouvez vous m’expliquer à quoi servira concrètement la santé numérique et la recherche pour une IDE, quand dans les services, les jeunes DE ne sont même pas capables d’observer un changement d’état ni faire un examen clinique banal ??
    Arrêtez de vouloir universitaliser ces études professionnalisante.
    Peut être aurait il mieux valu il y a quelques décennies en arrière augmenter les numerus clausus comme cela avait été suggéré maintes et maintes fois pour éviter de se retrouver aujourd’hui avec des pénuries medicales, même malgré la venue de médecin etrangers, et par là même de devoir augmenter les compétences des IDE !!!!!!!!

    Répondre
    • Euh…. Juste : la patient : vous le placez où dans vos beaux discours ?
      Je suis IPA et surtout mais alors surtout je ne souhaiterais pas être médecin … très bien dans mon poste, j’ai la chance de travailler avec 2 diabetologues libéraux qui ont eu l’intelligence de comprendre mon métier . Aujourd’hui nous ne refusons pas de patient, l’accès aux second recours est facilité et tout le monde se porte bien !
      Remettons l’accès aux soins au coureur de nos problématiques de santé publiques , marre des discours de cours d’école !

      Répondre
  6. C’est bien beau tout ça ,toutes ces évolutions, pour pallier au manque de médecin.
    Mais quand est-il de notre responsabilité juridique.
    On nous donne de plus en plus de responsabilités, pour un salaire qui ne suit pas .
    Mais le médecin a aujourd’hui un statut juridique protégé contrairement aux infirmières.
    Et c’est bien de vouloir nous faire évoluer, mais il faut vraiment bien encadrer cette évolution .
    C’est sûr beaucoup plus avantageux pour les employeurs, vu nos salaires, on revient beaucoup moins cher , si on peut pallier un peu au manque de médecin pour certaines choses , là ils savent nous trouver .
    Moi je ne suis pas contre l’évolution de nos compétences mais il faut bien faire les choses .
    Et là on reste beaucoup dans le flou concernant la législation sur ce qu’on peut faire ou pas .

    Répondre

Laisser un commentaire