Selon le dernier rapport de l’UNESCO publié en 2024, seulement 30 % des chercheurs dans le monde sont des femmes. Ce chiffre alarmant met en lumière les disparités persistantes entre les sexes dans le domaine scientifique, malgré les efforts déployés pour promouvoir l’égalité des chances. L’éducation, en tant que levier essentiel de transformation sociale, joue un rôle fondamental dans la réduction de cet écart.
En France, des initiatives récentes visent à encourager les jeunes filles à s’engager dans des filières scientifiques dès le plus jeune âge. Des programmes scolaires innovants, des ateliers de sensibilisation et des modèles féminins inspirants sont autant de stratégies déployées pour déconstruire les stéréotypes de genre et renforcer la confiance des filles dans leurs capacités scientifiques.
Dans cet article, nous vous expliquons comment l’éducation peut être un vecteur de changement pour favoriser l’inclusion des femmes dans la science et pourquoi il faut continuer à investir dans cette voie.
La représentation des femmes dans les sciences
Les femmes représentent moins de 30 % des chercheurs dans le monde, une statistique qui met en lumière les disparités persistantes dans le domaine scientifique. En mathématiques, ce pourcentage chute à 19 %, illustrant un écart qui se creuse dès l’école primaire. Bien que la parité soit globalement atteinte au niveau du doctorat, la proportion de femmes diminue à mesure que les échelons hiérarchiques sont gravis, atteignant seulement 21 % de femmes dirigeant des recherches. Ce phénomène, souvent désigné comme le « tuyau percé », souligne la nécessité de modèles et de soutien pour encourager les femmes à poursuivre des carrières scientifiques.
Le Projet Matilda, fondé par les doctorantes Leïla Bessila, Lucie Cros et Romane Cologni, vise à mettre en lumière les femmes scientifiques et à réduire les inégalités de genre. L’association organise des expositions itinérantes pour sensibiliser le public à la diversité des carrières scientifiques. Elles estiment que l’éducation et la vulgarisation peuvent jouer un rôle fondamental dans la réduction du fossé de genre dans les choix d’orientation. En parallèle, le programme « Futures scientifiques » à Guayaquil a impliqué 80 filles et 70 parents pour des ateliers sur les mathématiques et l’égalité de genre, soulignant l’importance du soutien parental dans l’apprentissage des enfants.
Les défis de l’orientation scientifique
À la rentrée 2024, le nombre de femmes parmi les nouveaux étudiants de Polytechnique a chuté à 16 %, contre 21 % en 2023. Dominique Rossin, directeur de l’enseignement de Polytechnique, a qualifié ce chiffre de « vraiment malheureux ». Cette baisse s’explique par le fait que les femmes candidates issues de prépa étaient moins nombreuses et ont moins réussi à passer l’épreuve écrite.
D’habitude, l’établissement intègre autant de femmes que de candidates, ce qui aurait dû amener le taux à environ 18-19 %. Ce phénomène reflète une dégradation de l’orientation des filles vers les filières scientifiques en France.
Denis Choimet, président de l’Union des professeurs de classes préparatoires scientifiques, a souligné que des efforts sont déployés par les écoles d’ingénieurs, les entreprises et les associations d’égalité de genre pour encourager les filles à s’orienter vers ces métiers. Ces initiatives regroupent :
- Des programmes de mentorat pour les étudiantes.
- Des campagnes de sensibilisation auprès des jeunes filles.
- Des partenariats avec des entreprises pour offrir des stages et des opportunités professionnelles.
Ces efforts visent à inverser la tendance actuelle et à promouvoir une plus grande diversité dans les domaines scientifiques et techniques.
Encourager les initiatives éducatives
Le programme éducatif « Futures scientifiques » par exemple a permis à 80 filles d’apprendre des matières telles que les mathématiques, l’ingénierie, la physique, la chimie et la biologie à travers des activités ludiques. Ces initiatives visent à encourager les filles à envisager des carrières scientifiques et à réduire les inégalités de genre dans ce domaine.
Vanessa Salazar souligne l’importance du soutien parental pour stimuler l’apprentissage des enfants, tandis que Darly, âgée de 9 ans, a réalisé l’importance de l’eau propre pour la santé.
En parallèle, les Objectifs de Développement Durable de l’ONU, tels que la lutte contre les inégalités et l’exclusion, et la fin de l’extrême pauvreté, soulignent l’importance de telles initiatives pour un avenir plus équitable et durable. Pour en savoir plus sur ces objectifs, consultez le site de l’ONU.
Une approche holistique de l’éducation
La promotion des femmes dans les sciences nécessite une approche globale qui dépasse le cadre strictement académique. La création d’un environnement social et culturel propice est essentielle pour encourager les jeunes filles à envisager des carrières scientifiques. Les représentations médiatiques jouent un rôle fondamental dans la formation des aspirations professionnelles. En montrant des femmes scientifiques dans des rôles inspirants et diversifiés, les médias peuvent contribuer à briser les stéréotypes de genre qui limitent souvent les choix d’orientation des filles.
Un autre aspect fondamental est l’intégration de la science dans la vie quotidienne des enfants dès le plus jeune âge. Les activités extra-scolaires, telles que les clubs de science ou les ateliers de robotique, offrent aux filles l’opportunité de découvrir les sciences de manière ludique et interactive. Ces expériences pratiques permettent de développer une curiosité naturelle et un intérêt durable pour les disciplines scientifiques. Elles favorisent le développement de compétences essentielles telles que la résolution de problèmes et la pensée critique.
Le rôle des enseignants et des éducateurs ne doit pas être sous-estimé. Ils ont la capacité d’influencer positivement les perceptions des élèves à travers des méthodes pédagogiques inclusives et équitables. La formation continue des enseignants sur les questions de genre et de diversité peut les aider à identifier et à contrer les biais inconscients qui peuvent survenir en classe. En créant un climat d’apprentissage où chaque élève se sent valorisé et soutenu, les éducateurs peuvent jouer un rôle clé dans la promotion de l’égalité des sexes dans les sciences.
L’accès à l’éducation et la participation des femmes dans les STEM
Le chemin vers l’égalité dans l’éducation progresse, mais des disparités demeurent, surtout dans les domaines STEM (acronyme de science, technology, engineering, and mathematics). Les femmes y sont encore sous-représentées, ce qui limite leur participation dans ces secteurs clés. Malgré une amélioration générale de l’accès à l’éducation, les chiffres montrent que les femmes hésitent encore à choisir des carrières en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques.
Les choix des femmes en matière d’études et de carrières sont souvent influencés par des normes sociales rigides, des attentes familiales et des stéréotypes sexistes. Ces facteurs peuvent décourager les jeunes filles de s’aventurer dans des filières traditionnellement dominées par les hommes. Les enseignantes jouent un rôle capital en tant que modèles positifs, inspirant et motivant les filles à envisager des carrières scientifiques.
Pour contrer ces tendances, des initiatives comme celles de l’association Femmes & Sciences et des programmes de mentorat se multiplient. Ces efforts visent à encourager les filles à s’engager dans les STEM, en leur offrant des ressources et des soutiens adaptés. En promouvant l’égalité, ces initiatives espèrent changer la donne et ouvrir de nouvelles perspectives pour les femmes dans ces domaines.
Élodie (Metz) : « Moins de 10% de femmes ingénieures en électronique »
En tant qu’ingénieure en électronique à Metz, je fais partie de cette minorité de femmes dans un secteur où nous représentons moins de 10% des effectifs. C’est un chiffre qui peut sembler décourageant, mais il ne fait que renforcer ma détermination à évoluer dans ce domaine. Dans mon équipe, je suis souvent la seule femme, ce qui peut être intimidant, mais cela me pousse à prouver que les femmes ont leur place ici. Je ressens parfois une pression supplémentaire pour exceller, mais cela devient une source de motivation.
Lorsque je repense à mon parcours, je me souviens que dès le lycée, les encouragements à poursuivre des études scientifiques étaient rares. Mes professeurs et même mes parents semblaient plus enclins à me voir dans des filières plus « traditionnelles » pour les femmes, comme la biologie ou la médecine. Pourtant, j’avais une passion pour l’électronique et les sciences de l’ingénieur, des domaines où les femmes sont encore très minoritaires. Cette situation est souvent due à des stéréotypes persistants sur les capacités des filles en sciences.
Il est fondamental de continuer à encourager les jeunes filles à explorer toutes les filières scientifiques, sans préjugés. Les statistiques montrent que la population active en France est composée de 45% de femmes, mais cette répartition n’est pas encore visible dans tous les secteurs. En partageant mon expérience, j’espère inspirer d’autres femmes à envisager une carrière en électronique, un domaine où leur présence est précieuse et nécessaire.
Documentation gratuite