Parcoursup : Ces 10 Licences sont les pires pour l’insertion professionnelle

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Vous craignez peut-être de voir votre enfant s’orienter vers une filière où les débouchés se font rares ? Vous souhaitez éviter le fameux « bac +5 et chômage » ? Les chiffres qui suivent, issus de sources officielles, révèlent une vérité parfois déroutante : des licences à faible taux d’insertion professionnelle, où moins d’un diplômé sur deux trouve rapidement sa place sur le marché du travail.

Quelles sont ces filières ? Pourquoi peinent-elles à recruter ? Y a-t-il vraiment un « mauvais choix » d’études, ou des alternatives à ce parcours a priori risqué ?

Dans cet article nous avons choisi de vous mettre en garde, mais aussi de vous donner des pistes, pour que vos voeux Parcoursup soient en phase avec la réalité du marché de l’emploi.

Quelles sont les 10 Licences avec le plus faible taux d’insertion professionnelle ?

Le tableau ci-dessous met en évidence dix licences présentant un faible taux d’insertion professionnelle, c’est-à-dire le pourcentage de diplômés ayant trouvé un emploi dans les 30 mois suivant l’obtention de leur diplôme. Bien que ce tableau puisse paraître alarmant à première vue, il convient de l’analyser avec prudence et de tenir compte de plusieurs facteurs avant de tirer des conclusions définitives sur l’avenir professionnel de votre enfant.

Néanmoins vous devez le prendre en compte car les chiffres sont loin d’être anodins…

Filière
Taux d’emploi à 30 mois (%)
Nombre de Diplômés
Licence Histoire
53.0
208
Licence Pluri lettres – sciences du langage – arts
71.0
486
Licence Lettres-Langues-Arts
72.0
763
Licence Archéologie, ethnologie, préhistoire
73.0
224
Licence STAPS
73.0
563
Licence Arts
74.0
235
Licence Sciences de l’information et la communication
75.0
2402
Licence Sciences économiques
77.0
599
Licence Sciences Humaines et Sociales
77.0
4468
Licence Administration économique et sociale (AES)
78.0
523

source 2020 : enseignementsup-recherche.gouv.fr

La Licence d’Histoire : Attention danger !

La licence d’Histoire en France représente une dynamique complexe, marquée par un taux d’insertion professionnelle inférieur à la moyenne des autres filières.

En 2020, seulement 53 % des diplômés en Histoire-Géographie occupaient un emploi 30 mois après leur diplôme.

Ce faible taux de placement s’accompagne d’un salaire médian de 1 500 € net à 30 mois, nettement en dessous de la moyenne des licences (1 700 €). De plus, seulement 8 % des diplômés obtiennent un emploi de cadre, contre 13 % dans d’autres domaines.

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Critères
Statistiques principales
Salaire médian à 30 mois
1 500 € net
Taux d’emploi de cadre
8 %
Poursuite d’études
48 % des diplômés en licence

 

Les causes de cette insertion difficile s’expliquent par plusieurs facteurs :

  • Structure de la formation : La licence, orientée vers l’académique, ne professionnalise que 25 % des diplômés dans des emplois directement liés au secteur historique.
  • Concurrence sectorielle : Les métiers traditionnels (enseignement, patrimoine) subissent une double pression liée à la réduction des postes (-15 % entre 2015 et 2025) et à la montée des formations professionnelles spécialisées.
  • Décalage entre compétences et marché : Seuls 34 % des employeurs estiment que cette formation répond directement aux besoins professionnels, pointant des lacunes en outils numériques, langues étrangères et gestion de projet.

Pour remédier à cela, les universités proposent des solutions telles que :

  • Des parcours hybrides avec mineures en documentation numérique (présents dans 25 % des formations)
  • L’introduction de stages obligatoires en milieu professionnel (au moins 12 semaines)
  • Des certifications complémentaires (BAFA, habilitation en archives)

Cependant, 76 % des diplômés ont encore recours à une formation supplémentaire pour stabiliser leur insertion. Cette situation illustre les défis plus larges des jeunes diplômés en France, où 60 % connaissent une période de chômage temporaire, particulièrement en sciences humaines.

La Licence LLA (Lettre Langues Arts) : peu de débouchés

La licence Lettres-Langues-Arts (LLA) illustre des difficultés d’insertion professionnelle persistantes.

En 2023, seulement 53,3 % des diplômés trouvaient un emploi salarié 12 mois après l’obtention de leur diplôme, contre 62,2 % en Sciences Humaines et Sociales.

Ce faible taux s’accompagne d’un accès limité au secteur public (2,8 % des embauches), bien en deçà des 5,7 % observés en Droit-Économie-Gestion.

Indicateurs clés (2023)
Données
Taux d’emploi à 6 mois
49,2 % (-0,5 point vs 2022)
Part des CDI
36,8 % (meilleur taux des licences générales)
Emplois dans le secteur public
2,8 % des embauches

 

Les difficultés sont majoritairement attribuées à trois facteurs structurels :

  • Compétences perçues comme peu opérationnelles : Seulement 34 % des employeurs considèrent la licence LLA comme professionnalisante. Les lacunes les plus signalées concernent la maîtrise des outils numériques (25 % des besoins non couverts), la gestion de projet et l’application des langues étrangères au monde professionnel.
  • Concentration sectorielle problématique : 52 % des emplois se répartissent dans trois secteurs : l’enseignement (15 % des débouchés, mais avec une baisse de 18 % des postes aux concours depuis 2015), la culture/patrimoine (22 %) et la communication (15 %), ce dernier secteur étant fortement concurrencé par des formations spécialisées.
  • Parcours post-licence obligatoire : 81 % des diplômés poursuivent en master, principalement dans des domaines tels que les métiers de l’enseignement (35 %), la communication digitale (28 %) ou la traduction spécialisée (18 %).
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Face à cette problématique, les universités ont déployé diverses stratégies d’adaptation :

  • Certifications complémentaires : TOEIC, C2i pour renforcer l’employabilité.
  • Stages longs : 67 % des formations incluent des stages de 12 semaines minimum.
  • Doubles compétences : 35 % des licences associent désormais LLA et sciences sociales.

Malgré ces initiatives, 47 % des diplômés déclarent avoir dû partiellement reconvertir leur projet professionnel. Cette situation témoigne d’un décalage durable entre l’orientation académique des formations et les besoins concrets du marché de l’emploi, où seuls 28 % des diplômés occupent un poste correspondant directement à leur domaine d’études initial.

Licence STAPS : Bonne ou mauvaise idée ?

La licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) se distingue par une amélioration légère de l’insertion professionnelle, surpassant de nombreuses autres filières universitaires générales.

Entre 2021 et 2023, 88 % des diplômés de licence STAPS trouvaient un emploi 2 ans après leur diplôme, contre 93,5 % pour ceux ayant poursuivi en master ou licence professionnelle.

Les contrats en CDI sont également majoritaires : 56 % après une licence et 69,2 % après un master.

Indicateurs clés (2021-2023)
Données
Taux d’emploi à N+2
88 % (licence) / 93,5 % (master)
Contrats CDI
56 % (licence) / 69,2 % (master)
Salaire net mensuel (licence)
1 679 € (femmes) / 1 767 € (hommes)

 

Bonne idée :

  • L’adaptation des formations : L’intégration de 12 semaines minimum de stage dans 67 % des cursus renforce la professionnalisation. De plus, les doubles compétences (management sportif, ergonomie) permettent d’accéder à des postes mieux rémunérés, avec un différentiel de +150 à 200 €/mois pour les diplômés de master par rapport aux titulaires d’une licence.
  • Des stratégies d’accompagnement efficaces : La création de cellules dédiées à l’insertion professionnelle dans 47 UFR STAPS facilite l’intégration sur le marché du travail. Les forums annuels de l’emploi sportif et les partenariats avec plus de 1 200 entreprises, notamment via le réseau STAPS Lille, jouent un rôle central dans la mise en relation des étudiants avec les recruteurs.

Mauvaise idée :

  • 12 % des diplômés peinent à trouver un emploi, en particulier dans les spécialités académiques comme l’Ergonomie du Sport.
  • Un écart d’insertion de 8,3 % entre les diplômés de licence et de master souligne la nécessité de poursuivre les études pour optimiser l’employabilité.
  • La satisfaction globale des diplômés, évaluée à 6,3/10 sur l’adéquation entre la formation et le marché du travail, montre qu’il reste des marges d’amélioration.
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Malgré ces obstacles, la licence STAPS contraste avec les filières générales en sciences humaines, où les taux d’insertion sont souvent inférieurs à 60 %. Sa structuration sectorielle forte (secteur sportif, éducation nationale) et ses politiques de professionnalisation actives offrent de meilleures perspectives, bien que certains parcours requièrent une spécialisation en master pour garantir une insertion optimale.

Prendre du recul face aux chiffres

  • Spécificités des parcours : Un “faible” taux d’insertion peut s’expliquer par la nature même de certaines formations. Par exemple, dans les domaines artistiques ou culturels (licences Arts, Archéologie, Histoire, Lettres, etc.), les débouchés sont souvent plus étroits ou plus concurrentiels, ce qui peut allonger le délai de recherche d’emploi.
  • Poursuite d’études : De nombreuses filières en sciences humaines et sociales (Histoire, Lettres, STAPS, Info-Com, etc.) impliquent fréquemment une poursuite d’études en master, voire un doctorat, pour exercer un métier qualifié ou spécialisé. Cela peut biaiser les statistiques du taux d’emploi immédiatement après la licence.

Conseil aux parents : Plutôt que de considérer uniquement le taux d’insertion en sortie de licence, informez-vous sur les perspectives avec un niveau Master ou sur les métiers accessibles après une spécialisation complémentaire (concours de l’enseignement, écoles spécialisées, etc.).

Quelques pistes pour améliorer l’employabilité

  • Stages et expériences professionnelles
    Encouragez votre enfant à rechercher des stages, des missions en service civique, des bénévolats ou des jobs d’été en lien avec son domaine. Ces expériences valorisent son CV et lui permettent de développer un réseau professionnel.
  • Projets et associations étudiantes
    Participer à des associations, projets culturels ou sportifs est un moyen d’acquérir des compétences transversales (gestion de projet, communication, travail d’équipe) très appréciées des recruteurs.
  • Compétences numériques et langues
    Dans presque tous les secteurs, la maîtrise des outils informatiques (logiciels, programmation, bureautique avancée) ou une bonne pratique de l’anglais (voire d’autres langues) constituent un vrai plus.
  • Poursuite en master ou en école spécialisée
    Bon nombre de ces licences (notamment Histoire, Lettres, STAPS, Info-Com, SHS…) s’intègrent dans une logique de poursuite d’études en master. Se renseigner sur les masters professionnalisants, les doubles compétences (par exemple un master en management culturel pour un licencié en Arts) ou encore les passerelles vers des écoles spécialisées (journalisme, communication, etc.) peut ouvrir des perspectives d’emploi plus larges.
  • Réseau et recherche d’informations
    Assister à des Salons d’orientation, à des journées portes ouvertes, suivre des webinaires ou aller à la rencontre de professionnels sur LinkedIn ou dans des forums spécialisés aidera votre enfant à mieux cerner les débouchés et les évolutions du marché de l’emploi
Fabrice DURAND

Fabrice DURAND

Entrepreneur et passionné par l'orientation professionnelle, j'ai créé terminales.fr pour vous accompagner dans le choix de vos études supérieures. Je suis également responsable du groupe Facebook Orientation scolaire, et de nombreux sites consacrés aux métiers.

2 réflexions au sujet de “Parcoursup : Ces 10 Licences sont les pires pour l’insertion professionnelle”

  1. Déjà il aurait fallu comparer plutôt des masters. Ensuite, ce constat n’est pas étonnant. Enfin, je suis curieuse de savoir qui est cadre avec une licence au bout de 30 mois postérieurement à l’obtention d’une quelconque licence, d’où vient de chiffre de 13% ?

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    • L’enquête nationale sur l’insertion professionnelle des diplômés 2020 de l’université a été menée entre décembre 2022 et mai 2023. Elle a examiné la situation professionnelle des diplômés français de DUT, de Licence professionnelle, et de Master (LMD et Enseignement) 18 mois puis 30 mois après l’obtention de leur diplôme. Ces diplômés n’ont pas poursuivi ni repris d’études dans les deux années suivant l’obtention de leur diplôme. L’étude est coordonnée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et administrée par les universités, dans le but d’évaluer leur intégration sur le marché du travail.

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