La Licence d’Histoire : Attention danger !
La licence d’Histoire en France représente une dynamique complexe, marquée par un taux d’insertion professionnelle inférieur à la moyenne des autres filières.
En 2020, seulement 53 % des diplômés en Histoire-Géographie occupaient un emploi 30 mois après leur diplôme.
Ce faible taux de placement s’accompagne d’un salaire médian de 1 500 € net à 30 mois, nettement en dessous de la moyenne des licences (1 700 €). De plus, seulement 8 % des diplômés obtiennent un emploi de cadre, contre 13 % dans d’autres domaines.
Critères |
Statistiques principales |
Salaire médian à 30 mois |
1 500 € net |
Taux d’emploi de cadre |
8 % |
Poursuite d’études |
48 % des diplômés en licence |
Les causes de cette insertion difficile s’expliquent par plusieurs facteurs :
- Structure de la formation : La licence, orientée vers l’académique, ne professionnalise que 25 % des diplômés dans des emplois directement liés au secteur historique.
- Concurrence sectorielle : Les métiers traditionnels (enseignement, patrimoine) subissent une double pression liée à la réduction des postes (-15 % entre 2015 et 2025) et à la montée des formations professionnelles spécialisées.
- Décalage entre compétences et marché : Seuls 34 % des employeurs estiment que cette formation répond directement aux besoins professionnels, pointant des lacunes en outils numériques, langues étrangères et gestion de projet.
Pour remédier à cela, les universités proposent des solutions telles que :
- Des parcours hybrides avec mineures en documentation numérique (présents dans 25 % des formations)
- L’introduction de stages obligatoires en milieu professionnel (au moins 12 semaines)
- Des certifications complémentaires (BAFA, habilitation en archives)
Cependant, 76 % des diplômés ont encore recours à une formation supplémentaire pour stabiliser leur insertion. Cette situation illustre les défis plus larges des jeunes diplômés en France, où 60 % connaissent une période de chômage temporaire, particulièrement en sciences humaines.
La Licence LLA (Lettre Langues Arts) : peu de débouchés
La licence Lettres-Langues-Arts (LLA) illustre des difficultés d’insertion professionnelle persistantes.
En 2023, seulement 53,3 % des diplômés trouvaient un emploi salarié 12 mois après l’obtention de leur diplôme, contre 62,2 % en Sciences Humaines et Sociales.
Ce faible taux s’accompagne d’un accès limité au secteur public (2,8 % des embauches), bien en deçà des 5,7 % observés en Droit-Économie-Gestion.
Indicateurs clés (2023) |
Données |
Taux d’emploi à 6 mois |
49,2 % (-0,5 point vs 2022) |
Part des CDI |
36,8 % (meilleur taux des licences générales) |
Emplois dans le secteur public |
2,8 % des embauches |
Les difficultés sont majoritairement attribuées à trois facteurs structurels :
- Compétences perçues comme peu opérationnelles : Seulement 34 % des employeurs considèrent la licence LLA comme professionnalisante. Les lacunes les plus signalées concernent la maîtrise des outils numériques (25 % des besoins non couverts), la gestion de projet et l’application des langues étrangères au monde professionnel.
- Concentration sectorielle problématique : 52 % des emplois se répartissent dans trois secteurs : l’enseignement (15 % des débouchés, mais avec une baisse de 18 % des postes aux concours depuis 2015), la culture/patrimoine (22 %) et la communication (15 %), ce dernier secteur étant fortement concurrencé par des formations spécialisées.
- Parcours post-licence obligatoire : 81 % des diplômés poursuivent en master, principalement dans des domaines tels que les métiers de l’enseignement (35 %), la communication digitale (28 %) ou la traduction spécialisée (18 %).
Face à cette problématique, les universités ont déployé diverses stratégies d’adaptation :
- Certifications complémentaires : TOEIC, C2i pour renforcer l’employabilité.
- Stages longs : 67 % des formations incluent des stages de 12 semaines minimum.
- Doubles compétences : 35 % des licences associent désormais LLA et sciences sociales.
Malgré ces initiatives, 47 % des diplômés déclarent avoir dû partiellement reconvertir leur projet professionnel. Cette situation témoigne d’un décalage durable entre l’orientation académique des formations et les besoins concrets du marché de l’emploi, où seuls 28 % des diplômés occupent un poste correspondant directement à leur domaine d’études initial.
Licence STAPS : Bonne ou mauvaise idée ?
Prendre du recul face aux chiffres
- Spécificités des parcours : Un “faible” taux d’insertion peut s’expliquer par la nature même de certaines formations. Par exemple, dans les domaines artistiques ou culturels (licences Arts, Archéologie, Histoire, Lettres, etc.), les débouchés sont souvent plus étroits ou plus concurrentiels, ce qui peut allonger le délai de recherche d’emploi.
- Poursuite d’études : De nombreuses filières en sciences humaines et sociales (Histoire, Lettres, STAPS, Info-Com, etc.) impliquent fréquemment une poursuite d’études en master, voire un doctorat, pour exercer un métier qualifié ou spécialisé. Cela peut biaiser les statistiques du taux d’emploi immédiatement après la licence.
Conseil aux parents : Plutôt que de considérer uniquement le taux d’insertion en sortie de licence, informez-vous sur les perspectives avec un niveau Master ou sur les métiers accessibles après une spécialisation complémentaire (concours de l’enseignement, écoles spécialisées, etc.).
Quelques pistes pour améliorer l’employabilité
- Stages et expériences professionnelles
Encouragez votre enfant à rechercher des stages, des missions en service civique, des bénévolats ou des jobs d’été en lien avec son domaine. Ces expériences valorisent son CV et lui permettent de développer un réseau professionnel.
- Projets et associations étudiantes
Participer à des associations, projets culturels ou sportifs est un moyen d’acquérir des compétences transversales (gestion de projet, communication, travail d’équipe) très appréciées des recruteurs.
- Compétences numériques et langues
Dans presque tous les secteurs, la maîtrise des outils informatiques (logiciels, programmation, bureautique avancée) ou une bonne pratique de l’anglais (voire d’autres langues) constituent un vrai plus.
- Poursuite en master ou en école spécialisée
Bon nombre de ces licences (notamment Histoire, Lettres, STAPS, Info-Com, SHS…) s’intègrent dans une logique de poursuite d’études en master. Se renseigner sur les masters professionnalisants, les doubles compétences (par exemple un master en management culturel pour un licencié en Arts) ou encore les passerelles vers des écoles spécialisées (journalisme, communication, etc.) peut ouvrir des perspectives d’emploi plus larges.
- Réseau et recherche d’informations
Assister à des Salons d’orientation, à des journées portes ouvertes, suivre des webinaires ou aller à la rencontre de professionnels sur LinkedIn ou dans des forums spécialisés aidera votre enfant à mieux cerner les débouchés et les évolutions du marché de l’emploi
Déjà il aurait fallu comparer plutôt des masters. Ensuite, ce constat n’est pas étonnant. Enfin, je suis curieuse de savoir qui est cadre avec une licence au bout de 30 mois postérieurement à l’obtention d’une quelconque licence, d’où vient de chiffre de 13% ?
L’enquête nationale sur l’insertion professionnelle des diplômés 2020 de l’université a été menée entre décembre 2022 et mai 2023. Elle a examiné la situation professionnelle des diplômés français de DUT, de Licence professionnelle, et de Master (LMD et Enseignement) 18 mois puis 30 mois après l’obtention de leur diplôme. Ces diplômés n’ont pas poursuivi ni repris d’études dans les deux années suivant l’obtention de leur diplôme. L’étude est coordonnée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et administrée par les universités, dans le but d’évaluer leur intégration sur le marché du travail.