Ah, l’année de Terminale… ce moment tant redouté où le rêve d’avenir de votre enfant passe par un simple clic sur une plateforme qui semble tout droit sortie d’un thriller. Bienvenue dans l’aventure Parcoursup : des vœux, des espoirs, des listes d’attente interminables… et des parents au bord de la crise de nerfs.
Voici l’histoire d’une année qui a mis notre famille à l’épreuve et quelques conseils précieux pour vous éviter de reproduire ces erreurs.
Janvier : Le début du cauchemar, ou quand le frigo devient votre meilleur ami
Tout commence un matin glacial de janvier. Alors que je sirote mon café, mon fils annonce nonchalamment :
« Faut qu’on se mette sur Parcoursup ce week-end. »
En bon parent prévoyant, je me dis que ce sera une formalité. Et là, coup de massue : il ne s’agit pas de simplement cliquer sur trois options. Oh non, on parle de rédiger des lettres de motivation, de créer des « books », de réfléchir à des parcours d’études possibles, de sélectionner des vœux stratégiques.
La porte du frigo devient alors notre tableau de bord. Post-it jaunes pour les deadlines, rouges pour les priorités absolues, verts pour les vœux validés… Un calendrier familial sous pression constante, où chaque jour ressemble à une mission commando.
Mars : Les nuits blanches et le “mode déter” des ados
Pendant ce temps, les lycéens adoptent leur propre jargon et leur propre rythme. Mon fils, d’habitude difficile à motiver pour sortir les poubelles, est soudainement plongé dans la rédaction de ses projets motivés, affûtant ses phrases comme un poète en quête d’inspiration divine :
« Faut que ça claque. Si ça commence par ‘Je suis passionné de…’ c’est mort. »
Je ne peux m’empêcher de sourire, mais l’angoisse monte. Entre Pronote qui inonde mon téléphone de notifications et les lettres de motivation à relire chaque soir, le stress devient un colocataire à temps plein.
Avril : « Vœu validé »… et le mythe de la victoire éphémère
Les vœux sont validés, confirmés, revalidés. On ose croire que le pire est derrière nous. Mais non, ce n’était qu’un échauffement. À chaque étape, le doute persiste :
« T’as bien validé celui-là ? Et la confirmation, c’est fait ?! »
Les parents sont pris dans une spirale kafkaïenne, où l’on redoute la moindre erreur de clic. Les lycéens, eux, semblent maîtriser la situation (du moins, c’est ce qu’ils veulent nous faire croire). Mais au fond, on sait que le vrai combat commence en juin.
Mai : Ces parents qui ont trouvé l’issue secrète… le « HP »
C’est lors d’une réunion de préparation parentale que nous avons croisé ces élus d’un autre monde : ceux qui ont réussi à contourner Parcoursup. L’un d’eux, tout sourire, n’a pas hésité à annoncer :
« Nous, c’est fait ! On est en HP. »
HP, comprendre « hors Parcoursup ». Leurs enfants ont déjà une place assurée dans une école privée, parfois coûteuse, mais loin du stress des listes d’attente et des échecs de dernière minute. À chaque réunion, ils sont là pour rappeler que ce chemin existe, à condition d’avoir le budget ou l’option d’une alternance bien préparée.
Pour nous, la réalité était tout autre : on était en plein champ de mines avec Parcoursup, sans issue de secours. Mais il est tentant d’envier ceux qui n’ont pas à attendre, attendre, attendre…
Juin : La phase critique, ou l’enfer des listes d’attente
Et voilà : la période des admissions. Chaque matin, la question est la même :
« Alors, t’as checké Parcoursup ce matin ? Tu remontes dans la liste ? »
Certains jours, la réponse est encourageante. D’autres, elle est cruelle. Mon fils décroche son téléphone, grognon :
« Toujours bloqué à la 42e place… Ils bougent jamais ces trucs. »
L’attente devient insupportable. L’ombre de la liste d’attente plane sur la maison. Et puis vient le verdict : une place à 300 km de chez nous. Pourquoi ? Parce que la même école, située à 150 m de la maison, affichait complet pour deux places de différence.
« Ça va nous coûter un bras, » soufflé-je en guise de conclusion désespérée.
L’ultime leçon : la philosophie du « presque heureux »
Finalement, tout finit par s’arranger — ou presque. Mon fils est « casé », l’euphorie du moment nous fait presque oublier les sacrifices financiers et les nuits blanches. Mais le soulagement est de courte durée. En sortant de la salle d’admission, il lâche avec un sourire narquois :
« Bon, t’es prêt ? Dans deux ans, c’est au tour de ma sœur. »
Je respire profondément. Parcoursup, on se reverra. En attendant, je retourne remplir le frigo de nouveaux post-it.
Conclusion : Survivre à Parcoursup, mission possible ?
Pour les futurs parents qui s’apprêtent à plonger dans cette épreuve, voici mon humble conseil : armez-vous de patience, d’humour et de chocolat. Beaucoup de chocolat. Parcoursup n’est pas qu’une plateforme, c’est un test de votre endurance émotionnelle. Mais au bout du chemin, quand votre enfant vous regarde avec des yeux brillants et vous dit :
« Merci de m’avoir aidé, »
vous savez que ça valait (presque) la peine.
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