Écoles privées post-bac : l’arnaque que personne ne veut voir venir

femme orintation postbac

Le nombre d’étudiants inscrits dans des écoles privées post-bac a augmenté de 15 % en seulement deux ans. Cette tendance soulève des questions sur l’attractivité de ces établissements, souvent perçus comme des passerelles vers des carrières prestigieuses.

Derrière cette popularité croissante se cachent des réalités moins reluisantes. Des frais de scolarité exorbitants, une qualité d’enseignement inégale et des promesses d’insertion professionnelle parfois exagérées sont autant de pièges qui guettent les étudiants et leurs familles. Ces enjeux financiers et académiques méritent une attention particulière, surtout dans un contexte où l’accès à l’éducation devient un investissement de plus en plus coûteux.

Dans cet article, nous vous expliquons les dessous d’un phénomène qui ne cesse de grandir et de faire du bruit.

Les inconvénients rencontrés par les étudiants des écoles privées

Les témoignages d’étudiants révèlent une déception croissante face aux promesses non tenues par certaines écoles privées. Les élèves se plaignent de la gestion chaotique de leur scolarité, avec des démissions fréquentes de professeurs et des cours annulés à la dernière minute.

40 % des cours se déroulent en distanciel, ce qui limite l’interaction directe. Un manque d’accompagnement pour les études supérieures est également signalé, rendant difficile la recherche de stages, certains étudiants n’ayant pas pu en réaliser.

Les coûts élevés des formations ajoutent à la frustration des étudiants. Par exemple, Chloé, inscrite dans une école de santé, paie 6 000 euros par an, tandis que Jules en école de commerce dépense 8 500 euros annuellement. Malgré ces frais, les étudiants constatent que les séjours à l’étranger sont souvent limités à des destinations éloignées des promesses initiales, comme Malte ou l’Angleterre au lieu des États-Unis ou du Canada. Les modalités d’évaluation, principalement des QCM en ligne ou des présentations orales, subissent des modifications sans préavis, ce qui accentue le mécontentement.

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Anaïs, étudiante en journalisme, exprime son désarroi en déclarant : « Nous payons extrêmement cher pour un service qui ne suit pas. »

Alyssa, en formation de santé, partage cette opinion, affirmant que « le diplôme ne vaut rien et on ne peut presque pas prétendre à une poursuite d’études. » Ces témoignages soulignent l’insatisfaction croissante parmi les étudiants, qui se sentent floués par des promesses non tenues et une qualité d’enseignement jugée insuffisante.

L’évolution de l’enseignement supérieur privé en France

Le secteur de l’enseignement supérieur privé en France connaît une croissance significative. Entre 1998 et 2016, les inscriptions ont augmenté de 87,9 %, soit 222 000 élèves supplémentaires. En comparaison, le secteur public a enregistré une hausse de 13,9 %, représentant 261 000 étudiants de plus.

Actuellement, environ 18,2 % des étudiants suivent un cursus dans le privé, avec une répartition diverse :

  • 30 % en écoles de commerce,
  • 20 % en BTS,
  • 14 % en formations paramédicales,
  • 11 % en écoles d’ingénieurs,
  • 7 % dans les facultés catholiques,
  • 6 % dans les écoles artistiques ou culturelles.

Le gouvernement a investi dans la création de 21 000 nouvelles places dans les filières les plus demandées, reflétant l’attrait croissant pour les formations privées jugées plus professionnalisantes. Cette tendance s’accompagne d’une évolution des mentalités, où de plus en plus d’élèves et de parents privilégient ces formations. Le système d’affectation, tel que Parcoursup, génère une anxiété qui pousse certains élèves vers le privé.

Les écoles privées, au nombre d’environ 1 500 en France, voient leur nombre augmenter. La reconnaissance des diplômes varie, certains étant « visés » ou « conférant le grade de master », tandis que d’autres portent des titres RNCP. Il existe aussi des appellations non contrôlées comme « bachelor » ou « mastère ». Ces éléments soulignent les préoccupations autour de la reconnaissance des diplômes et l’augmentation des effectifs dans l’enseignement supérieur privé.

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Les chiffres clés de l’enseignement supérieur privé

Les données extraites du secteur privé montrent une répartition diversifiée des étudiants. Voici un tableau illustrant les effectifs dans l’enseignement supérieur privé :

Catégorie
Pourcentage
Nombre d’étudiants
📚 Écoles de commerce
30 %
142 500
📚 BTS dans le privé
20 %
95 000
📚 Formations paramédicales
14 %
66 500
📚 Écoles d’ingénieurs
11 %
52 250
📚 Facultés catholiques
7 %
33 250
📚 Écoles artistiques
6 %
28 500

 

Ces chiffres mettent bien en évidence la diversité des formations suivies dans le privé. En parallèle, la croissance des effectifs s’accompagne d’une reconnaissance variable des diplômes. Les écoles privées peuvent obtenir la reconnaissance de l’État pour leurs diplômes, mais cette reconnaissance varie selon les diplômes. Les étudiants doivent donc être attentifs à ces distinctions lorsqu’ils choisissent leur cursus.

Quels sont les critères à prendre en compte lors du choix ?

Lorsqu’il s’agit de choisir une école privée post-bac, plusieurs critères doivent être pris en compte pour éviter les désillusions. La reconnaissance du diplôme est essentielle. Les étudiants doivent vérifier si le diplôme est « visé » par l’État ou s’il confère le grade de master. Cette reconnaissance garantit une certaine qualité de l’enseignement et une meilleure employabilité sur le marché du travail. Il est fondamental de se renseigner sur le réseau d’anciens élèves et les partenariats avec les entreprises, car ces éléments peuvent faciliter l’accès à des stages et à des opportunités professionnelles.

Ensuite, l’accompagnement pédagogique proposé par l’école est un autre facteur déterminant. Un bon encadrement inclut un suivi personnalisé des étudiants, des ateliers de développement professionnel et des services d’orientation efficaces. Les témoignages d’anciens étudiants peuvent fournir des informations précieuses sur la qualité de cet accompagnement. Il est également important de s’intéresser aux modalités d’évaluation et à l’organisation des cours, en s’assurant qu’elles correspondent aux attentes et aux méthodes d’apprentissage de l’étudiant.

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Le coût des études et les possibilités de financement doivent être soigneusement évalués. Les frais de scolarité dans les écoles privées peuvent être élevés, mais certaines institutions offrent des bourses ou des facilités de paiement. Comparer les coûts avec les services offerts et les perspectives de carrière peut aider à déterminer si l’investissement en vaut la peine. Les étudiants doivent aussi prendre en compte les coûts supplémentaires, tels que les séjours à l’étranger ou les équipements nécessaires pour certains cursus.

Attention à certaines écoles privées post-bac

Le modèle économique des écoles privées post-bac, comme les écoles de management, repose sur des coûts importants, notamment pour la recherche et les accréditations internationales. Ces dépenses élevées peuvent entraîner des risques financiers, surtout lorsque ces établissements scolaires privés s’engagent dans des opérations de leveraged buyout (LBO). Ce type de financement peut les pousser à adopter une vision financière à court terme, compromettant leur stabilité à long terme.

En matière de coûts, les écoles privées demandent souvent des frais de scolarité plus élevés que les établissements publics, tout en offrant parfois moins d’heures de cours par an. Cette situation peut créer une pression supplémentaire sur les étudiants et leurs familles, qui doivent évaluer attentivement le rapport qualité-prix de leur investissement éducatif.

Pour les étudiants, qu’ils soient internationaux ou nationaux, il est fondamental de comprendre les promesses d’admission et de qualité d’enseignement proposées par ces écoles. Des organismes comme Campus France jouent un rôle essentiel dans l’orientation des étudiants, mais il faut s’informer sur les critères d’admission et les coûts associés pour éviter toute déception. Cela permet aux étudiants de faire des choix éclairés concernant leur avenir académique et professionnel.

Attention aux fausses écoles privées: comment les démasquer et éviter d’être arnaqué?

 

Fabrice DURAND

Fabrice DURAND

Entrepreneur et passionné par l'orientation professionnelle, j'ai créé terminales.fr pour vous accompagner dans le choix de vos études supérieures. Je suis également responsable du groupe Facebook Orientation scolaire, et de nombreux sites consacrés aux métiers.

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