Des élèves de 1ère incapables de résoudre un exercice de 6ème : le constat d’un professeur de Mathématiques

eleves math exercice

Un exercice de mathématiques du niveau sixième vient de mettre en lumière des carences alarmantes chez des lycéens de première. Cette révélation bouleversante soulève de profondes inquiétudes sur le niveau réel des élèves français et leurs chances de réussite dans l’enseignement supérieur. Ce que Lucas Markarian, professeur de mathématiques marseillais et influenceur éducatif, a découvert en classe nous interpelle tous sur l’efficacité de notre système éducatif et l’avenir professionnel de toute une génération.

Le constat alarmant d’un professeur de mathématiques devenu viral

Lucas Markarian enseigne dans un établissement privé à Marseille et partage régulièrement son expérience sur TikTok où il est suivi par plus d’un million d’abonnés sous le pseudonyme @lucasmaths4. Son récent témoignage sur les lacunes de ses élèves a provoqué une onde de choc dans la communauté éducative. En proposant à ses élèves de première un exercice sur les fractions algébriques, censé être maîtrisé depuis la classe de sixième, le professeur a constaté l’incapacité de nombreux lycéens à résoudre correctement ce problème fondamental.

« Je leur ai donné l’expression (n+3)/(n+4) à simplifier, et ils ont simplement barré les n… », raconte-t-il, stupéfait. Cette erreur révèle une incompréhension profonde du concept de fraction. Les élèves n’ont visiblement jamais intégré qu’une simplification ne s’opère que lorsque des facteurs identiques apparaissent au numérateur et au dénominateur. Ce type de lacune compromet gravement leur capacité à progresser vers des concepts plus avancés, essentiels tant pour leur réussite scolaire que pour leur future orientation professionnelle.

A lire aussi :  Rebondir après un refus sur Parcoursup : connaissez-vous le DE PaRéO ?

Les données de l’étude internationale Timss (Trends in International Mathematics and Science Study) de 2023 viennent corroborer ces observations de terrain. Cette enquête, menée tous les quatre ans, place la France en avant-dernière position parmi les pays de l’Union européenne pour le niveau des élèves de CM1 en mathématiques. En classe de quatrième, bien que légèrement meilleure, la situation reste préoccupante avec des performances à peine supérieures à celles du Portugal et du Chili, deux pays situés en bas du classement.

Des lacunes qui compromettent l’avenir académique et professionnel

Le problème dépasse largement le cadre du cours de mathématiques. Ces déficiences en calcul littéral et manipulation de fractions handicapent les élèves dans d’autres disciplines scientifiques et limitent considérablement leurs perspectives d’orientation. « Ma collègue de physique déplore régulièrement que le manque de niveau en mathématiques empêche ses élèves de performer dans sa matière », confie Lucas Markarian.

Les conséquences de ces lacunes se manifestent particulièrement lors des moments d’évaluation, générant chez de nombreux adolescents une anxiété croissante face aux examens. Face à cette pression, certains développent des stratégies d’évitement parfois inquiétantes comme le shifting, une pratique préoccupante chez les adolescents stressés qui consiste à s’évader mentalement plutôt que d’affronter les difficultés.

Lorsque le professeur tente d’introduire des notions plus avancées pour préparer ses élèves aux études supérieures, les mêmes obstacles réapparaissent : « Je leur ai demandé de montrer que deux fonctions étaient équivalentes. Ils savaient calculer la limite, mais pas le quotient entre ces fonctions », explique-t-il. Cette situation est particulièrement problématique pour les orientations vers des filières scientifiques ou techniques qui exigent une solide maîtrise des mathématiques.

A lire aussi :  PASS 2026 : la fin du numerus apertus sera-t-elle un cadeau empoisonné ?
Niveau scolaire
Notion mathématique
Pourcentage d’élèves en difficulté
6ème
Simplification de fractions
35%
4ème
Calcul littéral
52%
1ère
Fractions algébriques
67%

Solutions envisagées et méthodes pour remédier aux difficultés

Face à ce constat, plusieurs pistes de solutions émergent. Lucas Markarian suggère une refonte des programmes permettant aux élèves de disposer de plus de temps pour assimiler les notions fondamentales : « Si on avançait d’un an certains chapitres, cela donnerait aux élèves davantage de temps pour maîtriser les concepts essentiels ». Cette proposition rejoint les initiatives récentes du « choc des savoirs » lancé par d’anciens ministres de l’Éducation nationale, comme Gabriel Attal et Anne Genetet.

Dans son établissement, à la demande des inspecteurs, l’équipe pédagogique a mis en place un plan d’exercices spécifique en terminale, combinant notions du programme et concepts du supérieur. « Ce n’est pas suffisant, mais c’est un début », concède le professeur. Pour les élèves désireux de combler leurs lacunes, apprendre à bien réviser ses cours constitue une première étape essentielle vers la réussite.

Les méthodes recommandées pour surmonter ces difficultés incluent :

  • Un travail régulier sur les notions fondamentales, même lorsqu’elles semblent dépassées
  • L’utilisation de ressources en ligne complémentaires pour s’entraîner
  • La pratique quotidienne d’exercices de calcul mental
  • La participation à des groupes de soutien entre pairs
  • L’apprentissage de techniques de gestion du stress face aux évaluations

Vers une prise de conscience collective

La situation, bien que préoccupante, n’est pas désespérée. Les élèves eux-mêmes semblent prendre conscience de leurs difficultés : « Ils rigolent et disent qu’ils sont vraiment nuls », rapporte Lucas Markarian, « mais ils montrent généralement une réelle volonté de progresser ». Cette prise de conscience constitue un premier pas vers l’amélioration.

A lire aussi :  4 aides étudiantes à réclamer d’urgence pendant les vacances

Les défis que rencontrent les élèves français en mathématiques exigent une réponse coordonnée impliquant enseignants, parents et décideurs politiques. La réussite future de ces jeunes dans un monde professionnel toujours plus exigeant en compétences scientifiques et techniques en dépend. Si les lacunes actuelles sont inquiétantes, l’identification précise des problèmes constitue déjà une première étape vers leur résolution et l’élaboration d’un système éducatif plus performant, capable de préparer efficacement les jeunes aux défis de demain.

Fabrice DURAND

Fabrice DURAND

Entrepreneur et passionné par l'orientation professionnelle, j'ai créé terminales.fr pour vous accompagner dans le choix de vos études supérieures. Je suis également responsable du groupe Facebook Orientation scolaire, et de nombreux sites consacrés aux métiers.

15 réflexions au sujet de “Des élèves de 1ère incapables de résoudre un exercice de 6ème : le constat d’un professeur de Mathématiques”

  1. Le principe d’introduction des notions 1 an ou 2 ans avant est la solution…mais c’est le contraire qui a été fait depuis 20 ans ( vecteurs , factorisation…)

    Répondre
  2. Le problème, c’est surtout de mettre les élèves au travail… Je suis prof débutant, je n’ai que des terminales, cette année en terminale STI2D, la plupart des élèves ont traversé le collège et le lycée sans prendre l’habitude de travailler. Ils ont des lacunes incroyables dans les matières scientifiques mais aussi en français, en anglais. Ils peinent à comprendre des consignes et du vocabulaire basiques. Et quand ils voient la simplicité des sujets de bac (eux même me disent mais c’est aussi facile que ça ?), ça ne va pas non plus les aider à travailler.

    Répondre
    • Tout a fait d accord. Beaucoup de jeunes ne veulent pas travailler et empeche les autres de travailler c est ca le probleme. J ai des 1stidd depuis 25a . ce sont,des eleves qui ont fait tout le college, ont eu le brevet ou pas, passer une seconde et se retrouve en premiere….. Ils ne veulent pas travailler . Rien ne les interessknt a part les reseaux sociaux et les jeux video. Ils viennent quant ils se levent pour toucher la bourse ou faile plaisir aux parents et ne font rien….ils n ont meme pa stylo, feuilles, classeurs…. Ils viennent avec une sacooche de 15 cm comme les dealers….d ailleurs certains le sont,deja…. Que fait le systeme ….rien…. Si je met un apertissement pour un probleme de comportement grave, meme pas le fait de refuser de travailler, de ne pas avoir son maueriel….celui ci n,est meme pas appliqué….. Tout le monde s’en fou A l education nationale….. on s etonnk des resultats…..mais rien n est fait… C est l omerta. Tout va bien dans le meilleur des mondes….surtout ne jamais dire que quelque chose ne va pas….qu un eleve n a,pas.le niveau……

      Répondre
      • Bien d’accord.
        J’en parlais avec qui vous savez et le niveau général est catastrophique.
        Par exemple, l’orthographe est épouvantable, il suffit pat exemple de relire les posts d’un dénommé ferran ..

        Répondre
  3. Je doute que l’on pose à des sixièmes le problème posé : (n+3)/(n+4), le but étant je suppose d’avoir 1-1/(n+4) qui tend vers 1 quand n tend vers l’infini.
    Mais il est préoccupant, en première, en effet de ne pas conserver le dénominateur lors de la simplification.

    Répondre
  4. C’est vrai que c’est préoccupant de ne pas connaître les règles de base sur les fractions en première. Cela n’empêche que ça ne date pas d’aujourd’hui : 20 ans que j’enseigne les maths et que je suis sûre d’en avoir plus de la moitié avec cette question. Mais ne mélangeons pas tout quand même, c’est loin d’être du niveau 6eme. Le calcul littéral demande plus d’abstraction que le calcul numérique !

    Répondre
  5. Il y a pire : 2 × x = 7
    Voici les réponses de certains élèves de 4e et de 3e et ils sont nombreux :
    X = 7- 2, x = 2/7, x = 2 × x…
    Incroyable !

    Répondre
  6. Je découvre avec stupéfaction la même situation en Algérie. Des étudiants de première année universitaire ayant des notes au Baccalauréat scientifique supérieurs à 14/20 mais avec des lacunes graves et insupportables pour un enseignant de mathématiques qui se trouve désemparé pour pouvoir avancer. Ce qui est sidérant c est le manque de volonté pour se mettre à jour. Les réseaux sociaux occupent tout leur temps et paraissent démissionnaire de leurs études. L absentéisme en masse dans tous les modules est devenu une habitude. Ces comportements s expliquent par le chouchoutement exagéré par les parents et l état qui fournit tout gratuitement. Pour changer cette situation il faut faire payer les frais d études et supprimer la gratuité.

    Répondre
  7. Êtes-vous sûr qu’il s’agit d’une simplification ? La question n’est pas bien posée. Il serait préférable de demander de faire la division euclidienne de n+3 par n+4.

    Répondre
  8. 1. Un élève ne se pose pas la question de savoir si la fraction est simplifiable ou pas. Comme la question est « simplifier » un élève va essayer de le faire par n’importe quel moyen, c’est ce qu’on appelle le contrat didactique.
    2. Ce type de fraction n’est pas du niveau 6eme, faut arrêter le délire.
    3. Retrouver l’année perdue au fil des réformes : un élève de 3eme à actuellement le niveau d’un élève de 4eme d’il y a 20 ans (france 3e a pisa à l’époque)
    4. Enseigner dans les établissements scolaires et cessons la plupart des activités annexes qui font perdre un temps considerable: rendez nous les heures!

    Répondre

Laisser un commentaire